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L'Australie va obliger Facebook et Google à payer les contenus des médias

Le pays deviendrait le premier pays à obliger Facebook et Google à payer pour les contenus fournis par des groupes de presse.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le logo de l'entreprise Facebook en Californie (Etats-Unis), le 23 octobre 2019. (JOSH EDELSON / AFP)

Les géants du web devront passer à la caisse. L'Australie a annoncé vendredi 31 juillet qu'elle allait obliger Facebook et Google à rémunérer les groupes de presse du pays pour leurs contenus. Une démarche inédite pour protéger le journalisme indépendant qui devrait être scrutée à travers le monde. "Il s'agit de s'assurer que nous ayons une concurrence accrue, une protection des consommateurs accrue, et un paysage médiatique durable", a expliqué le secrétaire au Trésor, Josh Frydenberg.

Ce dernier a déclaré que l'Australie deviendrait le premier pays à obliger Facebook et Google à payer pour les contenus fournis par des groupes de presse, dans le cadre d'un système inspiré de la redevance qui doit être promulgué en loi cette année. "Rien de moins que l'avenir du paysage médiatique de l'Australie est en jeu", a-t-il ajouté.

Colère de Google

Cette démarche intervient alors que les géants américains du numérique font face à des pressions à travers le monde pour être soumis à des régulations plus strictes, et alors que leurs patrons ont été interrogés par une commission du Congrès américain sur les pratiques en matière de concurrence.

L'an dernier, à l'issue d'une enquête sur la santé du marché de la presse et la puissance des plateformes américaines, le gouvernement australien avait demandé à Facebook et Google de négocier un accord volontaire avec les groupes de presse pour utiliser leurs contenus. Les discussions n'ont pas abouti et Canberra a adopté un ton plus dur, fixant un délai de 45 jours pour la conclusion d'un accord. En cas d'échec, le régulateur australien fixera les termes du "code de conduite".

Google a déclaré que la mesure faisait fi des "millions de clics" que la firme dirige chaque année vers les éditeurs de presse australiens. "Cela renvoie aux entreprises et investisseurs le message inquiétant que le gouvernement australien va interférer au lieu de laisser le marché fonctionner", a dit dans un communiqué une dirigeante de Google pour la région. "Cela ne résout en rien les défis fondamentaux liés à la création d'un modèle économique adapté à l'ère numérique", a ajouté Melanie Silva.

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