Les comptes Google entre autres de responsables américains et de dissidents chinois ont été piratés
Des comptes de responsables militaires et de journalistes sont également concernés. Mais selon la Maison Blanche, aucun haut responsable américain n'a été touché.
Selon Eric Grosse, de Google, le piratage semble avoir démarré de Jinan, une ville de l'est de la Chine. Pékin a refusé d'endosser "la responsabilité" de l'attaque.
"Nous avons récemment découvert une campagne destinée à collecter des mots de passe, probablement à travers du 'phishing'", a indiqué le responsable de Google, dans un message diffusé sur internet.
Le "phishing" vise à abuser les internautes afin de les convaincre de communiquer des données confidentielles. "L'objectif de cette manoeuvre semble avoir été de surveiller le contenu des comptes de ces utilisateurs", a ajouté le responsable de Google.
Des centaines de comptes Gmail ont été touchés, y compris d'autres responsables de plusieurs pays asiatiques, notamment de Corée du Sud, selon M. Grosse.
"Nous regardons les informations parues et cherchons à rassembler les faits", a réagi un responsable de la Maison Blanche sous couvert d'anonymat. "Nous n'avons aucune raison de penser qu'un compte email officiel du gouvernement américain ait été piraté", a-t-il précisé à l'AFP.
Google a précisé que ses systèmes informatiques et ses serveurs n'avaient pas été piratés.
Clinton prend l'affaire au "sérieux"
"Nous sommes très inquiets (...) Ces allégations sont très graves, nous les prenons au sérieux et nous les examinons", a déclaré la chef de la diplomatie américaine lors d'un point de presse.
Pékin n'endosse pas la "responsabilité"
"Rejeter la responsabilité sur la Chine est inacceptable", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei.
"Le supposé communiqué affirmant que le gouvernement chinois soutient les attaques informatiques est fabriqué de toutes pièces. Il contient des arrière-pensées", a estimé M. Hong lors d'un point de presse régulier.
Il n'était pas possible pour l'instant de faire un lien entre cette attaque et celle subie par Google l'année dernière, qui venait aussi de Chine. Google avait eu un long affrontement avec le gouvernement chinois. Après s'être dit excédé par la censure en Chine et les cyberattaques venues de ce pays, le groupe avait décidé en mars de ne plus censurer son site en chinois et de le transférer à Hong Kong.
La Chine avait alors nié toute responsabilité dans les cyberattaques contre le groupe californien, qualifiant les accusations contre Pékin "d'infondées". Google avait annoncé en juillet 2010 que Pékin avait renouvelé sa licence d'exploitation, qui avait expiré fin juin, lui permettant ainsi de continuer à fonctionner sur le plus vaste marché internet au monde.
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