Carte Airbnb émise depuis Gibraltar : "C'est hallucinant", selon Ian Brossat
Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris en charge du logement, a expliqué, vendredi sur franceinfo, qu'il faudrait contraindre Airbnb à donner au fisc les revenus de ses loueurs.
"C'est hallucinant", a réagi, vendredi 1er décembre sur franceinfo, Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris chargé du logement, alors qu'une nouvelle enquête met en lumière les pratiques d'Airbnb pour échapper au fisc. franceinfo révèle que la plateforme de location propose aux hébergeurs une carte de crédit rechargeable, émise depuis Gibraltar, leur permettant d'échapper ainsi à l'impôt.
"On savait déjà qu'Airbnb faisait de l'optimisation fiscale et payait des impôts extrêmement bas en France grâce à des dispositifs qui lui permettent de localiser ses bénéfices en Irlande, a rappelé Ian Brossat. On sait désormais qu'Airbnb incite ses hôtes à faire de l'évasion fiscale en localisant leurs revenus dans une banque située à Gibraltar. Ce n'est plus Airbnb, c'est Air Gibraltar !", a dénoncé l'élu parisien en charge du logement.
Les pouvoirs publics ne peuvent pas rester inactifs face à ces dispositifs qui me paraissent tout à fait scandaleux
Ian Brossat
adjoint en charge du logement
à la mairie de Parisà franceinfo
Si Paris n'est pas en mesure de "construire une contre-attaque juridique sur le sujet", selon Ian Brossat, "en revanche, je pense que Bercy gagnerait à regarder tout cela et à vérifier ce qu'il est possible d'entamer comme démarche, parce qu'on parle quand même de milliers et de milliers d'euros, sans doute beaucoup plus, qui échappent totalement au fisc français", a souligné l'élu PCF.
Ian Brossat a avancé des "solutions assez simples" pour résoudre ce problème. Il s'agit de "contraindre Airbnb à donner au fisc les revenus de ses loueurs. Parce que si Airbnb était contraint de le faire, nous n'aurions pas tous ces systèmes d'évasion fiscale", a estimé l'élu parisien.
La mairie de Paris lutte parallèlement contre les meublés touristiques illégaux dans la capitale. "Notre cible, en revanche, ce sont ces multipropriétaires qui privent les Parisiens de logements", a expliqué Ian Brossat. Dès le vendredi 1er décembre, les annonces de location sur Airbnb et ses concurrents devront afficher un numéro d'enregistrement, obtenu en mairie.
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