Initiative : jeunes Strasbourgeois à Miami
L'origine vous importe.
Je n'ai pas de choix en rayon.
Pas facile de soutenir le made in France, encore trop rare dans les rayons.
L. Delahousse : Quitter leur quotidien et réaliser leur rêve, c'est le projet d'une dizaine de jeunes de quartiers de Strasbourg. Ils ont collecté des fonds afin de partir de l'autre côté de l'Atlantique, à Miami.
Ce sont des vacances à l'ombre, sous les palmiers pour ces jeunes plus habitués à la cité. Pour arriver à cette plage de Miami, la route a été longue. Tout a commencé chez eux, à Neudorf, un quartier de Strasbourg classé zone prioritaire. Dans cette cité connue pour le trafic de drogue, l'idée a germé il y a un an. Un petit groupe s'est mobilisé autour d'un rêve : se payer des vacances au bout du monde. Pour les financer.
Nous faisons un sondage sur les jeunes du quartier.
Rien que des petits bulots. Comme cette enquête au porte-à-porte. Ils ont écumé leur quartier. Ces adolescents ont choisi la manière honnête de gagner de l'argent.
Je refuse l'argent facile, c'est-à-dire vendre de la drogue, voler. C'est de l'argent facile, certes, mais les parents ne sont pas contents. Je préfère gagner mon argent en transpirant plutôt que de me la couler douce.
Derrière tous ces jeunes, il y a une chef d'orchestre. Elle est animatrice au centre social du quartier. Elle se bat pour montrer que, même quand on a grandi dans une cité, rien n'est hors de portée.
Miami, pour eux, c'est intouchable. C'est pour les célébrités, c'est la télé. C'est pour tout le monde, sauf pour eux. Ils n'y croient pas. J'ai vraiment dû leur dire que c'était possible. Ça m'a demandé beaucoup d'énergie.
A condition de travailler sans relâche, 12 mois durant. Dans ce supermarché, chaque sachet rapporte quelques centimes. Il y a beaucoup d'argent à récupérer. Ce n'est pas facile, car les revenus sont deux fois plus faibles qu'ailleurs.
On va vers les personnes que l'on connaît. On leur demande de nous aider. On avait un peu la honte de leur demander.
Malgré les moments de doute, cette année d'efforts a porté ses fruits. 11 jeunes sont passés du côté brillant de la carte postale. Ils ont choisi Miami, la capitale du tape-à-l'oeil. Pour ces adolescents des quartiers pauvres, ce n'est pas anodin. Nous les avons retrouvés à leur retour, comblés, évidemment, mais surtout transformés.
On a beaucoup appris. On nous a inculqué des valeurs que l'on ne connaissait pas avant. On a eu des responsabilités.
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