Imprimante 3D : reproduire des tissus humains ?
C'est la dernière promesse des imprimantes 3D. On a déjà parlé de cette technologie ici-même. Elle pourrait aussi permettre de reproduire des tissus humains. On ne parle plus de prothèses, mais de peau ou d'os. C'est sans doute les prémisses d'une révolution médicale. Avant d'en parler avec notre invité, les explications.
Si ce petit garçon sud-africain peutjouer à la balle comme tout le monde, c'est grâce à une prothèse. Il est né sans doigts à la main droite, et s'il est si fier de montrer sa prothèse, c'est quelle a été frabriquee selon une technique innovante, sur une imprimante 3D : une prothèse sur mesure changeable facilement.
Un adulte peut se faire faire une main pour toute sa vie. Avec un enfant, on commence quand il est petit et on lui imprime une nouvelle prothèse à mesure qu'il grandit, tous les deux mois. L'imprimante dépose des couches successives de matière, pour reproduire une structure modélisée sur un ordinateur en 3D. Développée dans l'industrie, l'impression 3D intéresse la médecine pour des prothèses, mais pas seulement, et certains veulent aller plus loin. Un laboratoire bordelais travaille sur la création de tissus en 3D. Fabien Guillemot prépare une encre très spéciale.
Ce n'est pas une encre conventionnelle. C'est un mélange de milieux de cultures et de cellules.
Des cellules souches, capables de se multiplier et de donner n'importe quel tissu : peau, muscles, os. Etape suivante, les déposer sur l'équivalent d'une cartouche, qui sera placée dans l'imprimante. Le chercheur ajoute ensuite son "papier", une couche de collagène. Le laser infrarouge cible l'encre formant 5.000 gouttelettes à la seconde. Elles vont se déposer sur le collagène. Les cellules imprimées vont se déplacer, se multiplier, s'organiser.
Ça va permettre de fabriquer des tissus personnalises, sur mesure. On pourra les implanter chez l'homme. On travaille sur la fabrication de tissus osseux et de cornées.
Il faudra des années de recherches, mais les cliniciens de l'équipe pensent déjà à ce que la technique pourrait apporter à leurs patients.
On pourrait remplacer la perte osseuse par un élément adapte, ou ajouter de l'os quand il n'y en a pas assez, comme pour les implants.
Les chercheurs espèrent tester chez l'homme des tissus simples, d'ici 5 à 10 ans, et pour les organes imprimés en 3D, reins ou coeurs, nous sommes encore dans la médecine-fiction.
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