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Handicap : comment favoriser l'accès au monde du travail

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Article rédigé par franceinfo
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Certains aident les jeunes à entrer dans le monde du travail. D'autres aussi ont du mal à y accéder. Les handicapés trouvent deux fois moins d'emplois que les autres. Daniel Farnol a 32 ans et mesure 1,40 m. Il a réussi à convaincre un employeur de sa motivation au téléphone. Et la patronne n'a pas changé d'avis quand elle l'a vu physiquement.

Comme tous les matins, Daniel, 32 ans, se rend au travail. Il prend sa trottinette pas seulement pour le plaisir.

Mon handicap me fatigue énormément, je dois marcher beaucoup. Si vous devez faire un pas, moi, je dois en faire deux.

Ce conseiller commercial vend des assurances. Un travail qu'il a choisi pour le contact avec le client.

Je n'ai pas encore commercialisé de la confiance. Pour moi, le domaine où ça se fait, c'est le milieu bancaire. J'avais envie de montrer que les personnes de petite taille sont capables d'être intelligentes dans le milieu de la banque.

Cette confiance, il la trouve chez ses clients. Des commerçants du quartier pour la plupart.

Je trouve qu'il est sympathique, intelligent, attentif. Je ne me suis pas attardé sur sa taille.

Pour se faire une place, il a dû lutter contre les préjugés. Dans la banque ou l'assurance, l'apparence est primordiale.

Malgré sa petite taille, il a le profil. Il est rassurant, il a du bagout, du charisme.

Cette reconnaissance n'est pas venue toute seule. Tout commence par le CV sur lequel il laisse entrevoir un handicap. Une participation aux Jeux paralympiques. Il n'évoque jamais sa taille.

Est-ce qu'on met dans un CV "je suis blond" ou "je mesure 1,85 m"? J'ai pas à le mettre.

Lors de l'entretien d'embauche, les choses se compliquent.

On vous fait comprendre que vous n'êtes pas fait pour ce métier. Jamais vous n'aurez ce poste. On l'entend souvent, ça devient difficile. On se demande ce qu'on va faire dans la vie. J'ai eu des moments de faiblesse, mais j'ai reçu des coups de pied au derrière pendant ces moments de descente.

Il a fini par convaincre une responsable de recrutement. Un entretien par téléphone se terminant ainsi.

Avant de raccrocher, il m'a donné une précision: "je suis atteint de nanisme". J'ai eu quelques secondes de réflexion, et je lui ai dit qu'il était malin de me l'avoir dit à la fin. On est resté centrés sur ses compétences, son savoir-être.

Daniel accupe son poste depuis un an et demi. Et il ne compte pas s'arrêter là.

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