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Vidéo La philharmonie de Paris, un chantier trois fois plus cher que prévu

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Scandale pour la philharmonie de Paris (FABIEN CHADEAU - MATHIAS SECOND / FRANCE 2)
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

La facture pour la construction de cette salle de concerts de musique classique est passée de 118 à 386 millions d'euros en trois ans. Les différents acteurs se renvoient la responsabilité de cette dérive financière.

La philharmonie de Paris doit devenir, en 2015, l'une des plus grandes salles de concert au monde, avec 2 400 places. Mais pour l'instant, le futur temple de la musique classique reste à l'état de chantier dans le parc de la Villette (19e arrondissement de la capitale), et la facture ne cesse de grimper. 

Fausse note dans ce projet, le coût de cet ouvrage a été multiplié par trois par rapport au projet initial. De 118 millions d'euros en 2006, la facture est passée à 386 millions d'euros. Une dépense assumée à part égale par l'Etat et la ville de Paris. En pleine crise des finances publiques, ce dérapage a inquiété le Sénat en 2012, qui s'est interrogé dans un rapport : "Fallait-il voir si grand ?".

Jean Nouvel renvoie la balle aux pouvoirs publics

Pour le président de la commission des finances au Sénat, Philippe Marini, la responsabilité incombe à la faiblesse de l'Etat, obligé de s'incliner devant l'architecte "qui a pris le pouvoir sur son client". Dénonçant une "gabegie", il pointe du doigt un architecte dépensier qui aurait eu la folie des grandeurs. Le mis en cause n'est autre que Jean Nouvel. Le concepteur de la philharmonie réfute l'accusation. Pour lui, tout le monde savait que le budget initial était sous-évalué : "Si on veut faire le projet, on est obligé de mentir." 

La faute est donc renvoyée à l'Etat et à la mairie de Paris, qui auraient volontairement sous-estimé dès le départ le coût des travaux pour le rendre plus acceptable aux yeux des contribuables. Bruno Julliard, chargé de la Culture à la mairie de Paris, refuse cette critique, et affirme "que personne à l'époque ne savait que ça allait augmenter de manière aussi significative". Pour le maître du projet, les responsables de ce dérapage des coûts sont à chercher du côté de l'augmentation des matières premières et des aléas techniques.

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