Val-de-Marne. Enquête après le témoignage d'un lycéen, qui dit avoir été tabassé par la BAC
L'avocat de l'adolescent, contacté par FTVi, va porter plainte pour "enlèvement, séquestration et actes de torture".
FAITS DIVERS – Un lycéen de 16 ans aurait été tabassé, selon lui sans raison, par des membres de la Brigade anticriminalité (BAC), rapporte France Info, qui diffuse son témoignage, vendredi 19 octobre. Contacté par FTVi, son avocat, Jérôme Karsenti, annonce qu'il va déposer plainte en début de semaine pour "enlèvement, séquestration et actes de torture" au parquet de Créteil.
"La BAC le plaque au sol en pleine rue, la tête sur le pavé"
Le 6 octobre, Chaïn, originaire de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), rentre d’un match de football avec son frère, quand une voiture de la BAC ralentit à leur niveau. Les agents saisissent alors le bras de l'adolescent.
"Le ton monte entre les policiers et son grand frère", raconte Jérôme Karsenti à FTVi."Chaïn prend peur et part en courant. Les membres de la BAC l’appellent et il s’arrête. Ils le plaquent au sol en pleine rue, la tête sur le pavé, le menottent et le font monter dans la voiture. Le frère reste sur le trottoir."
"A ce moment, je me suis dit : c'est fini"
"Dans la voiture, il y a trois policiers plus le conducteur, qui commencent à le frapper et l'emmènent dans l'un des nombreux bois de Sucy-en-Brie", poursuit l'avocat. La suite de cette version est racontée par Chaïn lui-même, sur France Info. "On m'a emmené dans les bois. Le passager à droite m'a dit : 'On va s’amuser un peu avec toi.' A ce moment-là, je me suis dit : 'c'est fini.'" Le lycéen raconte qu’il a ensuite reçu des coups violents au point d’en "être fatigué" et de se sentir "comme un animal".
"Il est ramené au commissariat [de Boissy-Saint-Léger] au bout d’une heure et sa mère vient finalement le chercher car il est mineur, explique l'avocat à FTVi. Sa mère l’a emmené à l’hôpital intercommunal qui a constaté les blessures, dont une fracture des os du nez."Le médecin lui a prescrit cinq jours d'incapacité totale de travail.
Une enquête ouverte par la police des polices
Du côté de la police, on reste dubitatif. Un haut responsable policier du département, cité par la radio, évoque "une histoire dingue". Une enquête a été diligentée par l'Inspection générale des services (IGS), la police des polices. "J’ai appelé le capitaine Roux de l’IGS, qui a fait l’enquête, et qui a bien sûr refusé de me répondre", ajoute Jérôme Karsenti.
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