Un député PS propose de "taxer les superprofits" des fabricants de cigarettes
Jean-Marie Le Guen, député de Paris, assure au "Parisien" que cette taxe n'aurait pas d'incidence sur le prix des paquets de cigarettes.
Spécialiste des questions de santé, Jean-Marie Le Guen part en chasse contre les cigarettiers. Le député PS de Paris va déposer un amendement, lundi 16 juillet, proposant de taxer les bénéfices des industriels du tabac. Dans une interview au Parisien, il assure toutefois que cette mesure "n'aura aucun effet sur le prix du paquet de cigarettes ou sur le pouvoir d'achat des Français".
"Il s’agit de mettre un terme aux superprofits dont bénéficient actuellement les cigarettiers en sacrifiant la santé et les finances publiques des Français", détaille l'élu parisien dans cet entretien. Selon lui, cette taxe "n'aura certes pas d’incidence directe sur la consommation mais permettra de récupérer de l’argent pour financer des programmes de prévention et de lutte contre les addictions".
Mieux informer les fumeurs
Combien ce dispositif pourrait-il rapporter à l'Etat ? "Le calcul est un peu complexe (...) mais pour les exercices 2010-2011, le produit de cette taxe a été estimé à 203 millions d'euros", développe le socialiste, rappelant que chaque année, le tabac tue environ 60 000 personnes en France.
Jean-Marie Le Guen plaide également en faveur de la mise en place d'une "mission interministérielle sur la contrefaçon et la contrebande", afin de mieux informer les consommateurs. "L’un des arguments des fabricants contre la hausse des prix, c’est le développement des copies de mauvaise qualité qui mettrait la santé des Français en danger", rappelle-t-il. "Cela voudrait dire que leurs produits sont moins nocifs que ceux issus de la contrebande ! Mais que sait-on exactement de ce phénomène ?"
Selon une étude publiée le 10 juillet, et reprise par Le Figaro (article payant), dix milliards de cigarettes frelatées ont été fumées en France en 2011. Des produits de contrefaçon ou de contrebande, dont les propriétés seraient encore plus toxiques que les cigarettes "normales". "Il n’y a pas de réelle enquête mesurant l'étendue de ce phénomène", nuance Jean-Marie Le Guen.
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