Rentrée universitaire : la galère de "la chasse aux appartements" pour les étudiants
Seuls 6% des étudiants obtiennent un logement universitaire. À quelques semaines de la rentrée, beaucoup de jeunes cherchent encore un toit pour l'année scolaire.
Les syndicats étudiants promettent une rentrée tendue, dans quelques semaines. Plusieurs milliers de bacheliers n'ont toujours pas d'affectation dans le système Admission post-bac (APB) et le gouvernement a annoncé la baisse des Aides au logement (APL). Pour ne rien arranger, comme tous les ans, il manque des logements étudiants décents et à des prix raisonnables.
Les résidences universitaires publiques ont, encore une fois, été prises d'assaut en juin. Des milliers d'étudiants vivent en ce moment la galère de la recherche d'un logement. Seuls 6% des étudiants obtiennent un logement universitaire. Pour les autres, il faut chercher dans le parc privé, comme Giulia et Charlotte. C'est la première fois que ces sœurs franco-italiennes cherchent un appartement en France et c'est loin d'être une promenade de santé.
"C'est vraiment la chasse aux appartements, déplore Charlotte, 21 ans, qui s'installe à Paris à la rentrée pour suivre un master en cinéma. Il faut être physiquement prêt avec son dossier complet qu'on met pratiquement dans la main de l'agent immobilier pour lui dire : 'Voilà, tenez, c'est moi qu'il vous faut. Je vous en prie, donnez-moi votre appartement'." Giulia a fini par trouver un logement en colocation à Montpellier. "Il y a quatre chambres, et les quatre ont été prises tout de suite, raconte cette étudiante en sciences de l'éducation. Le premier arrivé, le premier servi."
600 euros pour 9m2
Pour sa grande sœur, Charlotte, tout juste rentrée de trois ans à Londres, trouver à Paris et à distance est une autre histoire : "Sur Paris, il y a beaucoup de demandes et pas tant d'offres que ça, ou bien c'est vraiment minuscule. J'ai vu plein d'appartements à 9m2 autour de 600 euros. J'ai peut-être été mal habituée à Londres
À Londres, tout était presque organisé par l'université donc j'avais droit à une chambre sur leur campus universitaire pour un très bon prix.
Charlotte, étudiante franco-italienneà franceinfo
Charlotte a prévu de mettre 600 à 700 euros de son budget mensuel dans son loyer. Mais après quelques mois de recherches infructueuses, elle va sans doute revoir ce montant à la hausse et travailler à côté, en plus de ses études. La jeune femme a du mal à digérer la baisse de cinq euros par mois des APL, annoncée en juillet par le gouvernement : "C'est déjà difficile de se trouver un appartement. Si, en plus de ça, les aides auxquelles on a droit sont diminuées et que les prix continuent d'être aussi élevés..."
Mieux vaut être une fille qu'un garçon
Pourtant, dans cette chasse à l'appartement, être une jeune femme est un atout car elles sont considérées par les propriétaires comme sérieuses, à l'inverse des garçons. "Il y a l'image de l'étudiant fêtard qui va faire des soirées tous les soirs jusqu'à abîmer le mobilier voire détruire les murs dans son appartement", confirme Jimmy Losfeld, le président du premier syndicat étudiant, la Fage.
C'est encore un stéréotype très présent dans la tête des bailleurs et c'est aussi un réel frein à l'accès au logement.
Jimmy Losfeld, président de la Fageà franceinfo
Emmanuel Macron avait promis pendant la campagne présidentielle de construire 60 000 logements étudiants. Une promesse que le gouvernement a pour le moment mise en sourdine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.