Rentrée scolaire reportée aux Antilles : "Il vaut mieux prendre du temps pour casser la machine du virus"
"Nous vivons un traumatisme et il faut préparer les enfants qui vont alterner entre être en présentiel et en distanciel", argumente Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de Martinique.
La rentrée scolaire aux Antilles et dans les zones rouges de Guyane est reportée au 13 septembre à cause de l'épidémie de Covid-19, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. "Il vaut mieux prendre du temps pour casser la machine du virus", a abondé jeudi 26 août sur franceinfo Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de Martinique, président du Parti progressiste.
franceinfo : Êtes-vous satisfait par la prolongation du confinement ?
Serge Letchimy : La prolongation du confinement me semble se justifier parce que je pense que d'ici une semaine, on n'aura pas atteint le chiffre de réduction du taux d'incidence qui est très élevé. On a fait des efforts et nous sommes passés de 1 200 à 875 cas pour 100 000 habitants. Cette réduction du nombre de personnes contaminées n'enlève pas l'autre problème que nous avons, le nombre de personnes qui rentrent à l'hôpital. C'est pour nous toujours un défi, un combat à mener.
Est-ce une bonne chose de reporter la rentrée scolaire au 13 septembre ?
Personnellement, je pense qu'il fallait absolument reporter. J'ai pris la décision de ne pas faire rentrer tout de suite les agents des collectivités qui travaillaient dans le secondaire et dans les lycées.
"Il faut désinfecter les lycées, il y a des agents qui sont cas contact, des personnes malades, des personnes hospitalisées, ce qui veut dire que le temps de préparation des établissements est nécessairement plus long que d'habitude."
Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de Martiniqueà franceinfo
Nous vivons un traumatisme et il faut préparer les enfants qui vont alterner entre être en présentiel et en distanciel. Cela ne peut pas être une rentrée normale. Il vaut mieux prendre du temps pour casser la machine du virus que de se précipiter, mais on ne peut pas laisser les enfants sans scolarité. C'est pour ça qu'il me semble utile d'avoir une jauge particulière et de prévoir qu'ils puissent continuer à travailler à domicile.
Êtes-vous pour une obligation vaccinale ?
Je ne suis pas pour l'obligation vaccinale mais je suis pour la vaccination. Il y a un côté repoussoir mais je lutte pour que les gens prennent conscience qu'il vaut mieux être guéri et en vie que de mourir. Je ne voudrais pas que l'on fustige les Martiniquais et les Guadeloupéens parce que le taux de vaccination progresse. La prise de conscience est lente mais cela vient.
Vous demandez plus d'aides face au Covid-19. Que souhaitez-vous ?
Bruno Le Maire ne peut pas dire que le quoi qu'il en coûte est terminé. Je peux comprendre qu'il ait l'obligation de gérer le budget mais on ne peut pas laisser dépérir les activités économiques des hommes et des femmes. Il faut absolument qu'on arrête de considérer que, dans des périodes aussi dramatiques que le Covid, on peut faire du profit. C'est faux. Peut-être que pour les grands groupes oui, mais pour les petits et les pauvres ce n'est pas vrai du tout. Je pense que la solidarité nationale doit pleinement jouer et il faut l'adapter aux réalités des pays d'Outre-mer qui sont très touchés.
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