"Quand tu habites dans un bidonville, tu n'as pas d'attestation de domicile ni d'adresse fixe" : la galère des milliers d'enfants privés de rentrée scolaire
100 000 enfants ont été privés de rentrée scolaire cette année pour des raisons administratives. Le collectif Ecole pour tous demande aux pouvoirs publics de simplifier les inscriptions et d'éviter les expulsions en cours d'année.
Près de 12 millions d'enfants ont fait leur retour en classe lundi 2 septembre. Or en France, des milliers d'autres n'ont pas pu faire leur rentrée scolaire parce qu'ils vivent dans des squats ou des hébergements d'urgence. Quand il est arrivé en France à six ans, Slavi, issu d'une famille Rom de Bulgarie, ne s'attendait pas à devoir batailler pour sa scolarité.
"Dès que je suis arrivé en France avec mes parents, j'ai directement vécu dans un bidonville, raconte Slavi. Comme moi j'aimais vraiment l'école, on est parti plusieurs fois à la mairie avec mes parents pour demander qu'on m'inscrive à l'école. Sauf qu'ils ne pouvaient pas parce qu'ils me demandaient toujours une attestation de domicile mais quand tu habites dans un bidonville, tu n'as pas d'attestation ni d'adresse fixe. Entre le moment où je suis arrivé en France et celui où j'ai commencé l'école, ça a pris quand même un an et demi", raconte Slavi.
100 000 enfants privés d'école cette année
Aujourd'hui Slavi a 13 ans, il est au collège, mais la galère n'est pas terminée. C'est pour des jeunes comme lui que le collectif Ecole pour tous demande la simplification des inscriptions à l'école mais aussi la fin des expulsions de logement pendant l'année scolaire. "Une expulsion, c'est en moyenne six mois de déscolarisation pour un enfant, explique l'avocate Anina Ciuciu. Six mois, c'est une année de perdue, une année de retard, ce sont des parcours gâchés. C'est notamment ce qui explique que Slavi aujourd'hui se retrouve en Segpa parce qu'il a d'énormes retards par rapport à ses camarades, il a été expulsé de très nombreuses fois." Chaque année, ce sont 100 000 enfants qui sont ainsi privés d'école selon le collectif. De son côté, la Défenseure des enfants constate une hausse des saisines sur ce thème.
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