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Pyrénées-Atlantiques : un millier de personnes contre un permis de recherche d'or

Elus et habitants voient ce projet comme une menace pour les paysages et l'activité économique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Environ un millier de personnes ont manifesté à Espelette contre une projet de recherche d'or à Espelette (Pyrénées-Atlantique), le 11 février 2017. (IROZ GAIZKA / AFP)

Ils ne veulent pas d'une ruée vers l'or dans le Pays Basque. Près d'un millier de personnes ont manifesté samedi à Espelette (Pyrénées-Atlantiques) contre une demande de "permis exclusif de recherche" de mines d'or dans une zone du Pays basque connue pour ses productions agricoles protégées telles que le piment d'Espelette ou le fromage Ossau-Iraty.

La demande de ce permis de recherche a été déposé par la société Sudmine auprès de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) en avril 2015. Ce permis est demandé pour une période de trois ans sur une superficie de 126 km2 touchant onze communes du Pays basque et notamment les zones de production AOC (appellation d'origine contrôlée) du piment d'Espelette, du fromage Ossau-Iraty, et la zone de production des cerises d'Itxassou.

"Ce n'est pas une autorisation de travaux"

"C'est maintenant qu'il faut s'opposer au projet", a expliqué Martine Bouchet, membre de l'association Stop Mines EH (Euskal Herria, Pays Basque) et du Collectif des associations de défense de l'environnement (CADE). "Sans compter la pollution de l'air et de l'eau, Sudmine veut exploiter des mines à ciel ouvert, le sous-sol sera broyé sachant qu'il faut remuer une tonne de terre pour trouver 3 à 4 grammes d'or," a-t-elle déploré.

La demande de permis de recherche fait l'objet d'une consultation publique ouverte du 30 janvier au 17 février auprès des habitants des onze communes concernées. "Toutes les communes et la communauté de communes ont émis un avis défavorable", a indiqué le maire et conseiller général (DVD) de Cambo-les-Bains, Vincent Bru. "On ne voit pas l'intérêt de ce projet qui n'est pas créateur d'emplois et qui constitue une menace pour le thermalisme, l'agriculture et l'activité économique en général", a-t-il ajouté. La sous-préfète de Bayonne, Catherine Seguin, a précisé : "Nous sommes dans le cadre d'une consultation de la population d'une demande de permis de recherche minière." "Ce n'est pas une autorisation de travaux", a-t-elle insisté.

L'eurodéputé écologiste de la circonscription, José Bové, a fait part de son côté dans un courrier de "sa ferme opposition" à l'attribution d'un tel permis, soulignant les risques de pollution des sols, de l'eau et des écosystèmes "ce qui aura un impact négatif évident sur la notoriété des productions agricoles locales, sans parler du thermalisme". Il demande notamment à l'Etat un "moratoire" sur les nouveaux titres de recherche dans l'attente d'une réforme du code minier français non conforme, selon lui, au droit européen.

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