Plusieurs manifestations se déroulaient samedi en France contre l'exploitation du gaz de schiste
4.000 personnes, selon la gendarmerie et les organisateurs, ont manifesté à Donzère (Drôme), dont le maire est le ministre de l'Energie, Eric Besson, pour réclamer un renoncement définitif au gaz de schiste.
De 1.500 à 2.000 personnes, dont Eva Joly et Corinne Lepage, ont également manifesté à Meaux (Seine-et-Marne).
A Donzère, après un pique-nique et des prises de parole, les militants se sont rendus devant la mairie de la ville devant laquelle une banderole "Elus solidaires Non au gaz de schiste " a été déployée. Une motion a été glissée sous la porte, alors que le maire était absent.
La députée européenne d'Europe Ecologie, Michèle Rivasi, le président socialiste du conseil général de l'Ardèche, Pascal Terrasse, et de nombreux élus locaux et régionaux étaient présents dans le cortège.
"Nous avons aussi déposé un billet de bus pour suggérer à M. Besson de se rendre à Villeneuve-de-Berg" en Ardèche où les industriels Schuepbach Energy et GDF-Suez avaient obtenu un permis d'exploration, a déclaré à l'AFP un des organisateurs.
"Même si les lois proposées et non encore votées vont dans le bon sens, nous restons mobilisés car on a déjà essayé de nous faire croire à un moratoire", a-t-il expliqué, soulignant qu'"à terme, avec l'augmentation du prix des énergies fossiles, cette voie du gaz de schiste sera à nouveau nécessairement sollicitée".
Fin février, entre 10.000 et 20.000 personnes avaient convergé à Villeneuve pour le premier rassemblement national contre l'exploitation du gaz de schiste.
Mercredi, le Premier ministre François Fillon a annoncé l'annulation des permis déjà accordés mais a laissé la porte ouverte à une exploitation future des gisements, avec d'autres techniques.
Eva Joly à Meaux
A l'appel du collectif Stop Pétrole de schiste 77, les manifestants se sont d'abord rassemblés place de l'Europe où de nombreux orateurs ont appelé à plus de vigilance et au maintien de la mobilisation, sans se contenter des dernières annonces du gouvernement à ce sujet.
"C'est très important que la mobilisation populaire continue jusqu'à ce que les permis d'exploration soient abrogés et qu'une loi soit votée et entre en vigueur", a lancé Eva Joly, candidate aux primaires d'Europe Ecologie Les Verts (EELV). "L'exploration du gaz de schiste est un contresens de l'histoire, c'est très destructeur du paysage, c'est très dangereux pour la santé, nous n'en voulons pas", a-t-elle dit.
Face à une mobilisation qui ne faiblit pas, "le gouvernement répond avec un art consommé d'enfumage" pour faire oublier qu'"ils ont consenti à livrer notre terre à ces destructeurs (compagnies américaine Toreador et Hess, Ndlr) a ironisé Jane Buisson, de Nature et Environnement. Pour Corinne Lepage députée européenne Modem, si le gouvernement recule aujourd'hui c'est qu'il pense aux échéances de 2012 et elle s'est offusquée que l'"on ne parle pas beaucoup du code minier", qu'"il faut également revoir".
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