Nouvelle-Calédonie : plus de 530 étrangers et touristes français ont été rapatriés

L'aéroport international de Nouméa-La Tontouta reste fermé aux vols commerciaux au moins jusqu'au mardi 28 mai.
Article rédigé par franceinfo
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Cette photo prise le 21 mai 2024 par les forces de défense néo-zélandaises montre l'avion C-130 de la Royal New Zealand Air Force utilisé pour évacuer les touristes coincés dans la Nouvelle-Calédonie. (HANDOUT / NEW ZEALAND DEFENCE FORCE)

Après les vols mis en place par l'Australie et la Nouvelle-Zélande pour leurs ressortissants, la France organise aussi des rapatriements samedi 25 mai. "Dans le cadre de la gestion de crise, les mesures de raccompagnement des étrangers et des touristes français se poursuivent. Plus de 530 personnes ont pu être raccompagnées à ce jour", annonce le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie dans un communiqué. Il rappelle que l'aéroport international de Nouméa-La Tontouta restera fermé aux vols commerciaux jusqu'au mardi 28 mai, "date à laquelle la réouverture sera réévaluée"

La fermeture a été prolongée à plusieurs reprises par les autorités. L'aéroport est fermé depuis le 14 mai en raison des violences en cours sur l'archipel. 12 000 voyageurs devaient prendre l'un des 108 vols annulés du 14 au 28 mai, a appris Nouvelle-Calédonie la 1ère auprès d'Air Calédonie international.

Sept morts, plus de 370 interpellations

Après près de deux semaines de violences, causées par la réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral pour les élections provinciales, le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie fait état de "plus de 370" interpellations. Dans son communiqué ce samedi, il précise que "115 policiers et gendarmes ont été blessés" et le "bilan des personnes décédées s'élève à sept morts dont deux gendarmes". Un homme de 48 ans a été tué vendredi 24 mai par un policier qui avait été "pris à partie physiquement" par des manifestants, a annoncé le procureur de la République Nouméa. Les faits se sont déroulés "à proximité d'un barrage proche du centre hospitalier territorial Gaston-Bourret", précise le Haut-Commissariat. 

Selon cette même source, "une opération de sécurisation" a été menée dans la nuit de vendredi à samedi dans le quartier de Kaméré. "Une trentaine de personnes ont tenté de fuir par voie maritime suite à des incendies d'habitations. La cellule de crise du Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a été contactée. Quatre embarcations ont été mises à disposition par des riverains", relate le Haut-Commissariat. 

Incendies d'habitation

Ainsi, "35 personnes, dont sept mineurs" ont pu être évacués "sous la sécurisation de la brigade nautique". Puis, "grâce à la mobilisation des équipes des FORMISC (formations militaires de la sécurité civile), 25 personnes ont pu être hébergées dans les locaux d'un lycée et ont pu passer la nuit en toute sécurité". Enfin, "dix personnes ont pu être relogées par leurs propres moyens". Le Haut-Commissariat ajoute qu'"aucun blessé n'est à déplorer".

"La maison a commencé à brûler vers 19 heures. Les gens n'étaient pas là mais elle était gardée par quelqu'un. Il s'est fait mettre dehors par les émeutiers", a relaté un riverain interrogé par Nouvelle-Calédonie la 1ère. "Les forces de l'ordre sont passées avec un micro dans la rue pour nous dire d'évacuer le quartier. Les enfants ont été pris en charge en priorité. De petits bateaux sont venus nous chercher depuis l'embarcadère de Kaméré. Ils nous ont transportés sur l'îlot Freycinet", a-t-il poursuivi. Ensuite, "de plus gros bateaux nous ont récupérés et emmenés vers le centre de Nouméa, où on nous a sécurisés dans un logement." 

Cet homme a appris que sa "maison avait été pillée dans la nuit comme d'autres". Ce Nouméen tient à ajouter : "Les gens qui ont brûlé et saccagé les maisons du quartier ne sont pas forcément ceux du barrage" tenu dans ce secteur par des opposants au corps électoral. "Les gens du barrage nous ont dit qu'ils allaient essayer de calmer le jeu avec les jeunes", assure-t-il. 

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