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Reportage "La dune va être complétement percée" : dans les Landes, des habitants se mobilisent contre un projet de ligne souterraine à très haute tension

Le chantier d'une interconnexion électrique entre la France et l'Espagne vient tout juste de commencer. Une portion du tracé ne convient pas à certains habitants landais. Ils sont inquiets pour leur santé et pour les dégâts causés à l'environnement.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Marie Darzacq et Leila, membres du collectif Stop THT 40, sur la plage des Océanides de Capbreton où les câbles arriveront depuis la mer. (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)

Les surfeurs profitent des vagues toute l'année sur la plage des Océanides à Capbreton, dans les Landes. Mais samedi 18 novembre, elle sera le lieu d'une manifestation des opposants à un projet d'une ligne électrique à très haute tension qui doit relier la France et l'Espagne. Cette grande plage de Capbreton, bordée de dunes, accueillera bientôt les engins du chantier mené par RTE, le gestionnaire du réseau électrique. "La dune va être complètement percée", dénonce Marie Darzacq, Capbretonnaise et membre du collectif STOP THT 40 (THT pour très haute tension). "En fait, on va creuser un tunnel pour relier le câble terrestre et le câble océanique."

"Il y aura des énormes engins qui eux seront sur la dune, là où les enfants de 5 ans n'ont pas le droit de marcher."

Marie Darzacq, collectif STOP THT 40

à franceinfo

Les câbles électriques du projet d'interconnexion entre Bordeaux et Bilbao seront majoritairement enfouis sous l'eau, dans l'Atlantique, en longeant la côte. Sauf sur une partie terrestre entre Seignosse et Capbreton, car les ingénieurs se sont heurtés à un obstacle : le fameux gouf de Capbreton. Un canyon sous-marin infranchissable. Pour le contourner, RTE a établi une déviation terrestre. Les câbles seront enfouis sur 27 km entre Seignosse et Capbreton. "Le bois qui est l'un des derniers poumons de Capbreton va être complètement ouvert en deux sur 1,4 km. C'est vraiment un massacre", alerte Marie Darzacq.

Des craintes sur la santé

Au-delà des conséquences sur l'environnement, certains habitants craignent aussi pour leur santé. Selon eux, les ondes électromagnétiques constituent une menace. "Quand il n'y a aucune étude de santé publique qui existe, il n'y a rien qui me rassure, témoigne Leila, une maman d'élève inquiète. Je ne vais pas mettre mes enfants dans une école à côté d'une ligne." Mais pour RTE, ces craintes sont injustifiées. "Je tiens vraiment à rassurer tout le monde, il n'y a vraiment aucun risque", assure Régis Boigegrain, directeur exécutif à RTE.

Malgré la mobilisation des riverains, le projet d'interconnexion électrique a été déclaré d'intérêt publique et les travaux ont été lancés. (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)

Pour le gestionnaire du réseau électrique, si l'on veut accélérer la transition énergétique, ce projet d'interconnexion France-Espagne est essentiel : "Les interconnexions permettent d'accéder au moment où on en a besoin à l'électricité la moins chère qui est disponible au moment où on en a besoin."

"Si l'Espagne, à un moment, a beaucoup de vent, cela permet de bénéficier d'une électricité décarbonée à un prix attractif."

Régis Boigegrain, directeur exécutif à RTE

à franceinfo

Malgré la mobilisation des riverains, le projet a été déclaré d'utilité publique. Les premiers coups de pioche ont été donnés il y a quelques jours et la mise en service de la ligne est prévue pour 2028.

Bataille autour d'une ligne à très haute tension dans les Landes : reportage de Boris Hallier

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