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Un conteneur sur cinq qui arrive au Havre contient des gaz toxiques

Depuis deux ans la CGT des douanes tire la sonnette d'alarme dans les ports, dont celui du Havre : un conteneur sur cinq qui arrive contient des gaz dangereux, dont la présence n'est pas toujours signalée à l'arrivée.
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Près d'un conteneur sur
cinq qui arrive dans les ports, dont celui du Havre, contient des gaz toxiques
et/ou cancérigènes : c'est ce que la CGT des douanes dénonce depuis deux
ans. Et pour cause : si 20% du million de container qui débarquent chaque
année dans les ports européens sont aspergés de pesticides, fongicides, insecticides,
leur présence n'est pas toujours signalée puisque très peu d'entreprises se
conforment à l'obligation de le mentionner. Notamment pour éviter d'être soumis
aux procédures de défumigation, obligatoires dans certains cas.

Parfois, le danger provient de la marchandise elle-même

Deux catégories de gaz :
d'abord ceux utilisés pour la fumigation, nécessaires pour protéger la
marchandise contre les moisissures, les rongeurs ou les insectes. Cette fumigation
est parfois obligatoire et éviter parfois l'invasion de certaines espèces,
comme le frelon asiatique. La deuxième catégorie de gaz susceptibles d'être dangereux
pour ceux qui réceptionnent, contrôlent, ouvrent et déchargent les conteneurs est
celle des gaz qui proviennent des marchandises elles-mêmes : de nombreux
produits fabriqués, par exemple, au Vietnam et en Chine, contienne des solvants
à base toluène et de benzène, fortement cancérigènes.

Les douanes se fixent des règles de précaution

Or si les procédures de
fumigation, la plupart du temps, ne sont pas mentionnées sur les
conteneurs, la présence de ces vapeurs de solvants issus des marchandises n'apparaît
nulle part. Depuis un an et demi, les douanes ont donc fixé des règles de
précaution à destination de leurs agents : positionnement particulier lors
de l'ouverture du conteneur pour éviter d'être directement exposé aux gaz, aérer
le conteneur pendant une demie - heure pour renouveler l'air à l'intérieur, distribution
d'équipements de protection individuels.

Ces mesures sont
pourtant insuffisantes : elles ne s'appliquent pas à l'immense majorité
des autres travailleurs qui manipulent les marchandises, en ignorant souvent le
danger qu'elles représentent.

 

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