Ils viennent de prendre connaissance du seul dossier de reprise de leur abattoir. Les 237 salariés de l'entreprise normande AIM sont inquiets. Le projet présenté par un collectif de cinq éleveurs bretons n'est pas entièrement financé. Sur les 5 à 6 millions d'euros demandés par l'administrateur judiciaire pour assurer les frais de fonctionnement, les potentiels repreneurs n'en présenteraient que 3,7, soit un manque d'environ 1,5 million d'euros. L'entreprise serait condamnée.Les collectivités locales pointées du doigtPourtant, en 2015, les salariés étaient pleins d'espoir. Après des mois de combat, ils venaient de reprendre eux-mêmes leur entreprise. La société coopérative créée par les salariés n'arrivera cependant pas à redresser l'entreprise. Pour la CFDT, les collectivités locales n'ont pas suffisamment soutenu le projet. Mise en cause également, la coopérative de producteurs de porcs : elle n'aurait pas fourni assez d'animaux à l'abattoir. L'usine ne tournait pas à plein. L'avenir des 237 salariés est en jeu. Le tribunal de commerce de Rouen (Seine-Maritime) doit se prononcer mercredi 4 juillet.