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Et vous, vous faites quoi si vous perdez l'élection présidentielle ?

Nicolas Sarkozy a annoncé pour la première fois publiquement, jeudi, qu'il arrêterait la politique en cas d'échec à la présidentielle. Les autres candidats, eux, n'ont pas l'intention de l'imiter.

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Sarkozy en meeting à Saint-Just-Saint-Rambert (Loire), le 8 mars 2012. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Nicolas Sarkozy a confirmé qu'il arrêterait la politique en cas d'échec à l'élection présidentielle. "Je ne me mets pas dans cette perspective mais (...) je ferai autre chose", a déclaré le président candidat, jeudi 8 mars, sur BFM-TV/RMC. C'était la première fois qu'il l'annonçait publiquement. 

Coup tactique ou aveu d'impuissance, cette dernière sortie du candidat UMP alimente les interprétations et suscite les prises de position de ses adversaires à la présidentielle.

• Sarkozy se reconvertit, comme les ouvrières de Lejaby 

Prié de dire quelle activité il reprendrait s'il perdait l'élection présidentielle, Nicolas Sarozy s'est contenté d'un "je ne sais pas". Plus tard dans la journée, le président candidat a confirmé sa décision lors d'une visite à Yssingeaux, sur le site de l'usine Lejaby.

L'occasion pour lui de parler reconversion, en prenant l'exemple des "dames de Lejaby", lesquelles fabriquaient de la lingerie de luxe avant d'apprendre la maroquinerie afin de s'adapter à son nouvel employeur, client du groupe LVMH. "Les femmes de Lejaby, elle vont bien devoir faire autre chose", a-t-il glissé aux journalistes.

En marge d'une visite en Guyane en janvier, Nicolas Sarkozy avait déjà confié qu'il mettrait un terme à sa vie publique s'il échouait à la présidentielle, lors d'un entretien à bâtons rompus avec des journalistes : "J’ai un métier, je suis avocat. J’ai 56 ans, je fais de la politique depuis 35 ans. Vous n’entendrez plus parler de moi. Je changerai complètement de vie. Je peux voyager, je peux prendre du bon temps, commencer ma semaine un mardi et la finir un jeudi…"

• Poutou retourne à l'usine

Philippe Poutou, candidat NPA à l'Elysée, a réagi, vendredi 9 mars au micro de France Info, à l'annonce de Nicolas Sarkozy : "On est habitué, c'est un menteur professionnel. C'est du pipeau. En plus, il y a le côté mauvais joueur: 'Si je perds, je m'en vais'. On n'y croit pas du tout."

"Moi, si je perds les élections, je reviens dans mon usine et je continuerai la politique en tant que militant au quotidien", a dit l'ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde).

• Bayrou n'envisage pas l'échec

François Bayrou a jugé jeudi 8 mars sur France 2 qu'il y a avait "quelque chose de crépusculaire" dans les propos du président-candidat. Pourrait-il lui aussi quitter la politique en cas d'échec dans sa troisième course à l'Elysée ? "Certainement pas !", a répondu du tac au tac le candidat du MoDem, qui a confié n'avoir "jamais envisagé l'échec".

"Je ne crois pas que la politique soit une carrière. La politique, ce n'est pas quelque chose qu'on fait comme un métier pour devenir chef de bureau ou ensuite directeur. La politique, c'est autre chose. Lorsqu'on y croit, c'est un engagement pour défendre un pays et des idées", a souligné le député béarnais, lors de l'émission "Des paroles et des actes".

• Le Pen se battra jusqu'au bout

"Je crois que cela démontre que l'objectif de Nicolas Sarkozy, le combat de Nicolas Sarkozy, s'arrête à un combat pour lui-même", a réagi la candidate du FN à la présidentielle, jeudi, en marge d'un point-presse consacré à la Journée internationale de la femme, à son QG de campagne.

"Quand on se bat pour ses idées, on se bat jusqu'au bout", a insisté Marine Le Pen qui a évoqué un "syndrome Jospin", le candidat socialiste s'étant retiré après sa défaite en 2002. 

• Hollande continuera d'une autre façon

Invité à commenter la déclaration de Nicolas Sarkozy depuis son déplacement à la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis), François Hollande a indiqué "comprendre" que le candidat sortant "puisse se poser la question" de son retrait de la vie politique "s'il n'était pas réélu". "Mais franchement c'est, si je puis dire, sa liberté et celle des Français d'en décider", a-t-il ajouté.

Quitterait-il lui aussi la vie politique s'il perdait l'élection ? Non. "Ma vie est dans le service de mes concitoyens et je continuerai d'une autre façon, si je ne suis pas élu, à effectuer mon travail auprès de mes concitoyens", a affirmé le député de Corrèze.

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