Nicolas Sarkozy a ouvert lundi une réunion d'un G8 élargi consacré à la lutte contre le trafic de drogue transatlantique
Les représentants des 21 Etats et des 9 organisations internationales qui participent mardi à Paris à ce G8 élargi ont adopté un "plan d'action" dont le ministre français de l'Intérieur a dévoilé les principaux points des sept retenus.
Il a été décidé d'"améliorer la collecte et la mutualisation du renseignement" à propos des trafics internationaux de stupéfiants, a souligné M. Guéant. A cet effet, les quatre plate-formes opérationnelles européennes devraient être reliées aux "centres régionaux d'échange d'informations établis en Afrique de l'Ouest, à Accra (Ghana) et à Dakar (Sénégal), en offrant à l'Amérique latine" d'en créer d'identiques sur ses territoires, a indiqué M. Guéant. Il a également fait part de la volonté des participants d'"améliorer les capacités de réaction" des différents Etats avec, notamment, la formation de leurs forces de sécurité et l'identification des éventuelles faiblesses à corriger.
Les participants ont chargé l'Organisation des Nations unies contre la drogue (UNODC) du dossier visant à la création d'un "fond fiduciaire international, comme l'a proposé (lundi) le président de la République Nicolas Sarkozy", a poursuivi M. Guéant. Selon lui, il convient de "faciliter l'accès aux réseaux internationaux des avoirs criminels" et d'"inciter les Etats à réinvestir ces avoirs dans la lutte contre la drogue". Par ailleurs, il faut "faciliter les interceptions maritimes (des bâtiments transportant la drogue), en simplifiant les cadres internationaux qui les régissent".
Il s'agit d'examiner "les moyens nécessaires pour résoudre les difficultés juridiques liées (à ces interceptions) dans les eaux internationales", cite le texte des conclusions du G8-drogue, qui souhaite que soient scellés des "accords bilatéraux ou régionaux". De tels accords, ajoute le G8, pourraient aussi faciliter "la poursuite de suspects impliqués, y compris si nécessaire dans les Etats côtiers, à la suite d'interceptions dans les eaux internationales". Les participants ont enfin appelé à "la mise en oeuvre effective", selon le texte officiel, des trois conventions internationales qui "demeurent la clé de voûte du système international de contrôle des drogues".
Une consommation plus forte
Le nombre de consommateurs de cocaïne a doublé en dix ans en Europe pour atteindre aujourd'hui entre 4 et 5 millions d'usagers réguliers, en grande partie à cause de la contraction du marché américain. Selon l'estimation d'un spécialiste français, 300 des 700 tonnes de cocaïne produites chaque année en Amérique latine sont destinées à l'Europe. Avec 15 à 20 tonnes, le marché français reste moins important que l'espagnol, l'italien ou le britannique mais il est en forte croissance.
Pour alimenter ce marché en pleine expansion, les narcotrafiquants d'Amérique latine ont ouvert de nouvelles routes vers l'Europe passant pour moitié par les Caraïbes et l'Afrique de l'Ouest. La drogue y est acheminée par bateaux, avions ou même sous-marins et ses flux ont commencé à déstabiliser de nombreux pays africains fragilisés par la corruption et la pauvreté.
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