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Ministres remerciés en cas de défaite aux législatives : qui est menacé ?

Aussitôt la composition de son gouvernement annoncée, Jean-Marc Ayrault a indiqué que tout ministre qui serait battu aux législatives le mois prochain serait immédiatement limogé.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Najat Vallaud-Belkacem, Stéphane Le Foll, Aurélie Filipetti et Benoît Hamon : quatre nouveaux ministres pour lesquels les législatives ne s'annoncent pas gagnées d'avance. (AFP / FTVI)

Aussitôt la composition de son gouvernement annoncée, mercredi 16 mai, Jean-Marc Ayrault a indiqué sur France 2 qu'il appliquerait, comme François Fillon en 2007, "la jurisprudence Juppé" : à savoir que tout ministre qui serait battu aux législatives le mois prochain devra immédiatement quitter son poste.

Une règle qui avait en effet obligé Alain Juppé - nommé le 18 mai 2007 à la tête d'un super ministère d'Etat en charge de l'Ecologie et du Développement durable, mais battu dans la foulée dans sa circonscription bordelaise - à démissionner un mois jour pour jour après son entrée au gouvernement.

Cette fois, la nouvelle ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, également porte-parole du gouvernement, semblait la plus menacée. A 34 ans, elle était candidate dans la quatrième circonscription du Rhône, historiquement ancrée à droite et où Nicolas Sarkozy a recueilli 53,88% des voix au second tour de la présidentielle. Face à cette situation trop risquée, elle a préféré renoncer à la bataille, selon LyonCapitale.fr, la fédération PS investissant sa suppléante, Anne Brugnera.

La situation sera délicate pour Stéphane Le Foll. Très proche de François Hollande, dont il a été directeur de cabinet pendant de nombreuses années, le ministre de l'Agriculture se présentera pour la quatrième fois consécutive dans la quatrième circonscription de la Sarthe, mais n'affrontera plus François Fillon, parachuté à Paris. La circonscription tombera-t-elle dans l'escarcelle de la gauche ? Au deuxième tour de la présidentielle, François Hollande est en tout cas arrivé en tête avec 52,63% des voix.

En Moselle, la nouvelle ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, change de circonscription en raison du redécoupage électoral. Elle atterrit dans la première circonscription, détenue jusqu'à présent par le député UMP François Grosdidier. Mais l'intéressé ne se représente pas, et François Hollande a obtenu 52,27% des voix.

Après deux échecs aux législatives en 2002 et 2007, Marie-Arlette Carlotti, fraîchement nommée ministre déléguée en charge des Personnes handicapées, doit retenter sa chance dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône, face à l'UMP Renaud Muselier. Une circonscription où François Hollande a cependant devancé d'une courte tête Nicolas Sarkozy (50,22%), et où l'UMP pourrait être mis en difficulté par le probable maintien du FN au second tour.

A Trappes, enfin, la mission ne sera pas de tout repos non plus pour Benoît Hamon, nommé ministre délégué en charge de l'Economie sociale et solidaire. Jusqu'à présent porte-parole du Parti socialiste, il affrontera dans la onzième circonscription des Yvelines le député UMP sortant Jean-Michel Fourgous, élu depuis 2002. Mais - source d'optimisme pour Hamon - Nicolas Sarkozy n'y a recueilli que 42,92% des suffrages au second tour de l'élection présidentielle.

Verdict le 17 juin.

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