Michèle Alliot-Marie a nié mercredi toute velléité de museler la justice et d'étouffer des affaires gênantes
Son projet de réforme de la procédure pénale prévoit de supprimer le juge d'instruction et de confier toutes les enquêtes aux procureurs, magistrats du parquet subordonné à la Chancellerie.
Il instaure par ailleurs un "juge de l'enquête et des libertés", chargé de contrôler l'enquête des procureurs.
Mardi, plusieurs milliers de professionnels de la justice ont manifesté à Paris et en province contre ce projet, et pour réclamer plus de moyens pour mener à bien leurs missions.
"J'entends leurs préoccupations", a déclaré sur iTélé Mme Alliot-Marie, tout en estimant que les manifestants avaient été "peu nombreux mardi". Dès qu'une réforme se profile dans la justice, "il y a des gens dans la rue", a-t-elle dit.
Mais "je veux que tous les soupçons soient levés (...), on ne pourra étouffer aucune
affaire, il n'y a aucun risque", a-t-elle assuré, rappelant que dans son projet de réforme, "le ministre de la Justice a interdiction d'interdire d'ouvrir une enquête".
Renvoyant Eva Joly à sa politique, la garde des Sceaux a notamment affirmé que la magistrate avait dit "énormément de bêtises comme si elle ne connaissait pas les choses".
Eva Joly, eurodéputée d'Europe Ecologie (EE), avait estimé la semaine dernière à Nice lors d'un meeting, que la réforme de la procédure pénale était "une loi scélérate, indécente, anti-démocratique, dont l'unique objectif est de blanchir quelques amis du pouvoir".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.