Licences de pêche : la France prendra une position "avant Noël", assure Emmanuel Macron
Le chef de l'Etat a de nouveau appelé la Commission européenne à jouer son rôle dans le différend qui oppose le Royaume-Uni et la France. "Nous ne céderons rien", a-t-il ajouté.
"Nous allons continuer à nous battre, nous ne lâcherons pas nos pêcheurs", a assuré Emmanuel Macron, vendredi 19 novembre, en annonçant que la France prendra une position "avant Noël" sur le différend avec le Royaume-Uni concernant les licences de pêche. "Détermination, fermeté et accompagnement de nos pêcheurs, c'est ça la politique que nous faisons depuis le début et nous ne céderons rien", a déclaré le chef de l'Etat face à la presse à Aulnoye-Aymeries (Nord), alors que l'opposition accuse le gouvernement d'avoir laissé tomber les pêcheurs.
Le président a de nouveau appelé avec force la Commission européenne à "jouer son rôle" et à régler le contentieux avec les Britanniques. "Je recevrai les pêcheurs de toutes les régions concernées une fois que j'aurai les retours de la Commission", a-t-il annoncé à Guise (Aisne), en fin d'après-midi. "Et avant Noël, la France aura pris une position", a-t-il ajouté, en précisant qu'il ne voulait pas "en faire un sujet de la présidence française" de l'Union européenne qui débute le 1er janvier.
"La Commission européenne doit nous protéger"
"La Commission doit nous protéger. Elle doit aller au bout, ça va trop lentement et trop mollement", a-t-il regretté, en prévenant que si "la Commission ne joue pas son rôle, la France le fera". "Je refuse qu'on nous renvoie à un dialogue bilatéral", a poursuivi Emmanuel Macron, car "ce n'est pas qu'un sujet entre la France et les Britanniques, c'est un sujet de respect de la parole donnée" lors de la conclusion des accords du Brexit entre Londres et les 27, selon lui.
"Aujourd'hui, [les Britanniques] ne respectent pas [ces accords], je l'ai dit très clairement à Boris Johnson."
Emmanuel Macronà Aulnoye-Aymeries (Nord)
"Le processus est trop lent", a admis à Bruxelles une porte-parole de la Commission. Evoquant un "sujet à traiter d'urgence", cette dernière promet de demander à Londres "une intensification du processus dans un délai clairement défini".
Les professionnels de la pêche ont réagi avec colère à des propos de la ministre de la Mer, Annick Girardin, qui a évoqué jeudi un plan d'indemnisation pour les pêcheurs qui perdraient leurs licences pour les eaux britanniques. Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune, a affirmé vendredi que la France ne "reculait" pas et réclamait toujours le "même nombre" de licences à Londres.
Plusieurs personnalités de l'opposition, dont Xavier Bertrand, Michel Barnier et Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN) ou encore Fabien Roussel (PCF), ont vivement critiqué "le recul" du gouvernement sur ce dossier à moins de cinq mois de la présidentielle. Emmanuel Macron a assuré que le gouvernement continuerait "d'accompagner" les pêcheurs "aussi longtemps" que les négociations continueraient.
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