Les syndicats se sont réunis lundi pour préparer "une journée massive de grèves et de manifestations" le 7 septembre

A l'issue de la rencontre les responsables de CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa et Solidaires ont publié un texte commun. Seul FO ne l'a pas signé.

Cible de leur courroux: le projet de réforme des retraites contre lequel les organisations escomptent une forte mobilisation, le jour de l'ouverture du débat parlementaire sur le texte.

Les leaders syndicaux avaient annoncé la couleur avant même la trêve aoûtienne. "L'automne sera chaud", avait prédit - ou menacé ? - le numéro 1 de la CFDT François Chérèque le 19 juillet. Il s'est dit par ailleurs pas impressionné par les propos présidentiels de cet été selon lesquels "ce n'est pas l'importance des manifestations" qui influencera l'exécutif dans la bataille des retraites. "Nous avons l'habitude d'entendre les hommes politiques affirmer haut et fort, avant un mouvement social, qu'ils ne changeront pas leur position", a déclaré M. Chérèque.

Des syndicats plutôt confiants sur l'ampleur de la mobilisation

"Nous avons maintenu la pression tout l'été, je pense que cela payer" estime Eric Aubin en charge du dossier des retraites à la CGT. "Beaucoup de salariés nous ont appelés pour se renseigner, et les premiers témoignages des unions départementales sont assez encourageantes" poursuit-il.

"La CFDT fera le maximum pour que la journée du 7 septembre soit une très forte journée de mobilisation", a déclaré de son côté Marcel Grignard au nom de la confédération. L'enjeu est "d'obtenir un autre contenu pour une autre réforme des retraites", a-t-il ajouté.

Selon la responsable du syndicat Solidaires Annick Coupé, "cette mobilisation, elle prend". "Le gouvernement est englué dans des affaires, je pense que la crédibilité du gouvernement sur la justice sociale est quand même un peu mal en point", a-t-elle estimé.

Pour les syndicats l'objectif est de faire mieux que le 24 juin qui avait réuni entre 790.000 et deux millions de manifestants selon les sources. Les fonctionnaires, notamment, ont des motifs de grogne, avec le nouveau tour de vis confirmé lors de la réunion de Brégançon autour de Nicolas Sarkozy, avec le gel des salaires des agents de l'Etat en 2011.

Dans les transports, il faut s'attendre à de fortes perturbations, les syndicats ont appelé les Cheminots à se "préparer à intervenir massivement". A la RATP, FO et Sud ont déposé des préavis de grève "illimitée" pour cette échéance et à France Telecom où un texte commun considère que la réforme gouvernementale des retraites "entraînerait un recul social sans précédent", l'appel à la mobilisation syndicale a aussi été lancé.

FO se rapproche de l'intersyndicale

Après plusieurs mois de retrait, Force ouvrière a fait un pas vers la plateforme syndicale, en ne signant pas la déclaration commune mais en se joignant en revanche à la journée d'action du 7 septembre. Si l'intersyndicale n'a pas opté pour une opposition frontale à la réforme des retraites, FO demande toujours le retrait complet du projet de loi.

"Nous nous étions retirés car nous ne sentions pas de volonté réelle d'en découdre" explique Bernard Devy de FO. "Maintenant que nous sommes au pied du mur, nous ne voulons pas diviser la classe ouvrière" précise-t-il.

Dans le texte de l'intersyndicale publié lundi, les organisations annoncent qu'elles se réuniront dès le 8 septembre pour analyser la situation et décider des suites unitaires à donner rapidement à la mobilisation.