Les inégalités se creusent mais les Français restent plutôt heureux
Satisfaction, démographie, niveau de vie, éducation… L'Insee dresse le portrait social de la France. FTVi zoome sur ce qu'il faut retenir de cette enquête.
Davantage d'inégalités entre les Français, qui restent malgré tout plutôt heureux. Ce sont les conclusions de l'Institut national de la statistique (Insee) qui publie son portrait social annuel de la France mercredi 16 novembre. FTVi vous détaille ce qu'il faut retenir de cette enquête
• Niveau de bonheur : 7,3/10
7,3 : c'est la note attribuée par les Français à leur niveau de satisfaction dans la vie, sur une échelle de 0 à 10. Et la satisfaction augmente systématiquement avec le niveau de vie, explique l'Institut. Mais des facteurs autres que le revenu interviennent, comme les conditions de vie matérielles, la santé et le travail.
La satisfaction dans la vie varie aussi en fonction de l'âge. Selon l’Insee, les plus heureux sont les moins de 25 ans. Ensuite, la courbe chute fortement à 40 ans et les plus bas niveau sont atteints entre 45 et 59 ans (7,1/10). Puis le niveau de bonheur remonte jusqu'à 70 ans.
Autre facteur de satisfaction : le lieu de vie. On est plus heureux à la campagne, selon l'enquête de l'Insee. Les personnes habitant des communes rurales sont satisfaites dans la vie à un niveau de 7,4 sur 10. La note chute à 7,1 pour les citadins.
• Les inégalités se creusent malgré la redistribution
Prestations sociales, prélèvements et système fiscal restent les premiers vecteurs de réduction des inégalités de revenus, explique l'Insee. En revanche, les prestations sociales et surtout l'impôt sur le revenu contribuent un peu moins qu'il y a 20 ans à réduire ces inégalités.
En 2010, avant toute redistribution, le niveau de vie des 20 % des ménages français les plus riches était 7,2 fois plus élevé que celui des 20 % les plus pauvres. Mais selon l'Insee, le système fiscal et social permet de réduire cet écart à 3,9 fois. Mais les disparités restent élevées. En 2010, les 20 % des Français les plus modestes touchent, à revenus identiques, 400 euros de moins qu'avec la législation de 1990, tandis que les 20 % des plus riches gagnent quant à eux 680 euros.
• Le nombre d'élèves en difficultés à l'écrit augmente
Près d'un élève sur cinq qui rentre en classe de 6e est concerné. Cette proportion d'élèves en difficulté "face à l'écrit" a augmenté depuis dix ans. "La maîtrise des mécanismes de base de la lecture est stable, mais les compétences langagières (orthographe, vocabulaire, syntaxe) sont en baisse, ce qui explique l'aggravation des difficultés de compréhension des textes écrits des élèves les plus faibles", explique l'Insee.
Cette évolution est particulièrement marquée dans les collèges en zones d'éducation prioritaire, où près d'un tiers des élèves éprouve des difficultés, contre un quart il y a dix ans.
• La démographie française boostée
En l'espace de trente ans, la France est passée de 55 à 65 millions d'habitants, note l'Insee. La croissance démographique a été beaucoup plus forte en France qu'en Allemagne (+3 millions en 30 ans), en Italie (+4 millions) ou au Royaume-Uni (+6 millions), souligne l'Insee.
Comment expliquer ce boom démographique ? C'est l'effet combiné de trois facteurs : une forte fécondité (la France devance l'Allemagne et l'Italie) ; une hausse de l'espérance de vie (en 30 ans, elle a augmenté en France de 8 ans pour les hommes et de 6,5 ans pour les femmes) ; et des migrations (le solde migratoire, différence entre les entrées et sorties du territoire, qui dépasse deux millions de personnes sur 30 ans).
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