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Législatives : Duflot fait sortir le cercle Delanoë hors de ses gonds

La candidature de l'écologiste Cécile Duflot à Paris a rendu furieux le maire de la capitale, mardi.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, et la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, le 29 août 2009 à La Rochelle (Charente-Maritime).  (STEPHANE MAHE / REUTERS)

"Ils me prennent vraiment pour un con, ils se foutent de ma gueule." A l'issue du bureau national du Parti socialiste, mardi 15 novembre, Bertrand Delanoë est furieux. Quelques minutes plus tôt, le parti a entériné - à une très large majorité - son accord législatif avec Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Soixante circonscriptions sont réservées aux écologistes, parmi lesquelles la 6circonscription de Paris, où Cécile Duflot sera candidate

Problème : Delanoë et ses proches dénoncent un "parachutage" de celle qui, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France, est initialement implantée à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. Car au PS, on redoute surtout la candidature de Cécile Duflot aux municipales de 2014, lorsque Bertrand Delanoë cédera son fauteuil. "Même élue députée en 2012, Duflot n'a aucune chance. C'est soit un fantasme, soit un cauchemar...", relativise un secrétaire national du PS. 

Julliard : "On n'est quand même pas maso !"

Un avis que ne semble pas partager le cercle Delanoë. Appelée à prendre la relève parisienne en 2014, Anne Hidalgo a eu des mots sévères à l'égard de la première secrétaire, Martine Aubry, selon plusieurs participants à la réunion de mardi soir. "Que je ne te croise plus jamais !", a-t-elle lancé publiquement, selon Le Monde, à celle qui est pourtant l'une de ses plus proches amies. "Paris ne peut pas être le tremplin à des vocations nationales comme on le voit par exemple à droite", peste-t-elle. Et de déplorer que les instances nationales du PS aient décidé cet accord "sans concertation" avec les instances parisiennes. 

Contacté par FTVi, Bruno Julliard, adjoint de Delanoë et secrétaire national du PS, ne dit pas autre chose : "Le PS est en train de créer les conditions de l'atterrissage de Duflot en vue de 2014. On n'est quand même pas maso ! Cet accord est simplement inacceptable."

"Duflot nous prend pour des cons (...). Si elle croit qu'on va lui chauffer la place de maire, elle se met un doigt dans l'œil", prévenait il y a quelques jours un autre adjoint de Delanoë, cité par Rue89

La fédération socialiste de Paris était favorable à ce que deux circonscriptions reviennent à EELV, mais hostile à une candidature de Duflot dans la capitale. "Là, non seulement Cécile Duflot vient à Paris uniquement pour préparer la suite de sa carrière, mais en plus on lui donne la circonscription la plus facile à gagner !", s'énerve Bruno Julliard. En 2007, Danièle Hoffman-Rispal y avait en effet été réélue avec près de 70 % des voix, réalisant le score le plus élevé de la capitale. "On pousse vers la sortie une femme qui, de plus, n'est pas une cumularde comme certains", regrette un élu parisien. 

Duflot balaye les accusations de parachutage

Cécile Duflot, elle, se borne à réfuter tout parachutage. "Ça me fait sourire. Il suffit de prendre le RER et le bus pour aller de Villeneuve-Saint-Georges à Paris", répond-elle. Quant à ses ambitions pour 2014, elle refuse d'en parler : "Toute mon énergie est concentrée sur 2012", dit-elle dans Le Parisien

Duflot à Delanoë : pas besoin d'avion pour venir de banlieue ( Canal+)

Pas de quoi rassurer les socialistes parisiens. "On ne va pas se laisser faire, prévient un adjoint de Delanoë contacté par FTVi. De toute façon, les militants trancheront lors du vote du 1er décembre. Et jamais ils n'accepteront cet accord imposé par Solférino.

Danièle Hoffman-Rispal, elle, assure qu'elle "ne compte pas céder sa place". Dans un entretien à L'Express mercredi, elle promet d'être candidate, même sans l'investiture du PS : "Je n'ai rien contre Cécile Duflot, c'est une brave dame mais il me semble qu'elle avait une circonscription reservée dans le Val-de-Marne. Alors certes, elle n'est pas assurée d'être élue là-bas. Mais ce n'est pas parce qu'elle est secrétaire générale des Verts qu'elle peut s'octroyer le droit d'aller là où bon lui semble, et que cela la dispense de faire du terrain."

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