Le travail, une menace pour la vie de couple

Un tue-l'amour. C'est ce que tend à devenir le travail, selon une étude du cabinet Technologia (en PDF), spécialisé dans la prévention des risques professionnels, révélée par Le Parisien et France Info mardi 6 mars. FTVi revient sur les principaux enseignements de cette étude. 

• Le travail prend le pas sur le reste

Pour la moitié des 1 400 personnes interrogées, le travail tient au quotidien la place la plus importante, devant la vie de famille (30%), la vie de couple (17%) et la vie sociale (3%). Pour les cadres, cette proportion atteint même 61%. Elle tombe en revanche à 27% chez les ouvriers, "en partie à cause d’un moindre accès à des postes demandant un fort engagement", explique l'étude. Pourtant, "dans l’idéal", 90% des travailleurs questionnés plébiscitent leur vie privée. "La contradiction entre les deux reste forte, l’aspiration à un meilleur équilibre est nette", conclut le document.

• Le travail de nuit perturbe la vie des cadres

Près de la moitié des cadres et professions intellectuelles supérieures reconnaissent travailler fréquemment le soir ou la nuit sur leur temps personnel. Et pour 80% d'entre eux, cette intrusion nuit au sommeil et à la vie intime et sexuelle. A l'inverse, les ouvriers disent mieux résister à cet envahissement. L'étude avance une explication : ils exercent des métiers "qui se laissent moins facilement 'exporter' hors des temps et des lieux de travail" et "qui laissent également moins de place à un investissement personnel important en vue d’un prestige social ou d’une progression de carrière". 

• Les smartphones rendent accros au travail

L'utilisation de plus en plus répandue des smartphones et autres ordinateurs portables par les salariés a des conséquences sur le travail mais aussi sur la vie privée. Les cadres et les professions intellectuelles supérieures sont les plus concernés : 40,8% ont des difficultés à décrocher du travail, 25% ont l’obligation de se rendre disponible 24h/24h pour leur employeur. Ce temps consacré au travail chez soi empiète forcément sur la vie de couple, pour 68,7% des personnes interrogées. Cependant, 29,7% estiment que les smartphones facilitent la gestion de leur vie privée.

• Travailler ou faire l'amour, il faut choisir

A la question "si votre travail était moins stressant, feriez-vous l’amour plus souvent ?", 63% des personnes interrogées répondent "oui". Ce pourcentage culmine à 74% chez les "travailleurs de nuit". Quelque 72% des salariés affirment que la fatigue provoquée par le travail les empêche de faire l’amour. En outre, 24% reconnaissent également avoir déjà eu des troubles sexuels en raison du stress subi dans leur vie professionnelle. Des troubles qui se traduisent la plupart du temps par une baisse du désir.

• La tentation de l'amour au travail

Les attirances sexuelles sur le lieu de travail sont moins fréquentes chez les ouvriers (un sur trois) que dans les autres catégories professionnelles (un sur deux). Les relations, quand elles se nouent, débouchent dans un cas sur deux sur une vie de couple chez les ouvriers. Cette proportion passe à 46,8% chez les employés et à 38% chez les cadres.

"Culpabilité, divorce, enfants parfois plus difficiles à gérer, surmenage, dépressions, fatigue chronique, voire troubles sexuels, pour les salariés concernés le prix à payer est souvent lourd", résume le directeur général de Technologia, Jean-Claude Delgenes, dans les colonnes du Parisien. 

Pour rétablir l'équilibre, les auteurs de l'étude préconisent quelques mesures, comme la fin des réunions après 17 heures et l'arrêt de l'envoi de mails professionnels en dehors des horaires de travail.