La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a dit samedi avoir "écouté et entendu" les infirmiers anesthésistes en colère
Elle a ajouté qu'elle avait déjà "apporté des garanties" pour répondre à leurs revendications.
Au lendemain d'une manifestation des infirmiers anesthésistes,la ministre a détaillé sur RTL "les engagements" du gouvernement sur les 3 sujets de revendications : "l'exclusivité du diplôme", "la reconnaissance du niveau master", et une "prime spécifique".
Roselyne Bachelot a ainsi indiqué que sur la reconnaissance de "l'exclusivité de leur diplôme", elle avait apporté des "garanties formelles" par un courrier du 4 juillet.
Au sujet de la reconnaissance au niveau master (bac+5) de leur formation, la ministre a affirmé avoir pris "là aussi des engagements écrits" et que cette question sera "finalisée à la fin de l'année 2010" sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur.
Enfin, Mme Bachelot a annoncé une discussion sur "une prime spécifique" aux infirmiers anesthésistes. "Je veux que les infirmiers anesthésistes restent les infirmiers les mieux payés de la fonction publique hospitalière", a-t-elle assuré.
Manifestation vendredi à Paris
Entre 100 et 200 infirmiers-anesthésistes ont manifesté vendredi à Paris à l'appel de la CGT-santé et Sud-santé
Plusieurs centaines d'infirmiers anesthésistes ont manifesté près des Champs-Elysées. Mobilisés depuis mars, ils demandent une reconnaissance de leur diplôme au niveau master.
Quelques incidents ont eu lieu entre manifestants et policiers. Une délégation a été reçue au ministère de la Santé par la Direction générale de l'offre de soins.
Avant de rejoindre le ministère, avenue Duquesne (VIIe), les manifestants s'étaient rendus sur les Champs-Elysées, puis avenue de la Boétie (VIIIe) devant le siège de l'UMP, avant d'être repoussés par les forces de l'ordre.
Des incidents ont eu lieu près de la place de l'Etoile et devant le ministère, quand les CRS ont repoussé les manifestants avec des gaz lacrymogènes.
A l'issue de l'entrevue au ministère, Olivier Youinou (Sud-santé), a indiqué que la DGOS n'avait pas de mandat pour négocier. "On attend que le ministère envoie des gens mandatés pour négocier", a-t-il dit à la presse.
Le 18 mai, des infirmiers-anesthésistes avaient bloqué pendant cinq heures la gare Montparnasse. En juin, ils avaient envahi brièvement le Quai d'Orsay.
Les 7.500 infirmiers anesthésistes en France suivent cinq années d'études: trois en formation initiale pour le diplôme d'Etat puis après deux années d'exercice du métier, deux nouvelles années de formation.
Ils demandent à être reconnus à bac+5 avec revalorisation salariale à la clé, s'estimant lésés par le protocole Bachelot de février qui a accordé une revalorisation à bac+3 aux infirmières généralistes.
Pour le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, qui s'est rendu à la manifestation parisienne, "il est honteux que la santé publique soit trop souvent mise à mal par les politiques uniquement portées par la logique financière". Il a appelé le gouvernement "à sortir de sa surdité et répondre d'urgence aux exigences de la profession".
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