L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) a dénoncé mardi une rigueur d'exploitation "insuffisante" à la centrale de Chinon
A l'appui de cette affirmation, un nombre : 58.
L 'ASN a en effet dénombré 58 événements significatifs dans le domaine de l'exploitation des centrales, un chiffre jugé "très élevé" par rapport à la moyenne des centrales françaises.
L'autorité relève également "deux événements significatifs d'exposition anormale aux rayonnements ionisants", survenus en avril et août 2010. A cette époque, des prestataires d'EDF avaient ramassé des pièces métalliques fortement irradiées et absorbé une dose de radiations supérieure à la normale.
"La situation technique de Chinon, qui compte quatre réacteurs de 900 MW, en fait l'une des centrales les plus mal gérées du parc EDF", a résumé Nicolas Forray, délégué territorial de l'ASN pour les régions Centre et Limousin. "Les événements du Japon montrent qu'une centrale est une usine très particulière. On ne peut pas ignorer les bonnes règles de conduite", a-t-il dit.
Les résultats des trois autres centrales nucléaires de la région - Belleville-sur-Loire (Cher), Dampierre-en-Burly (Loiret) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) - sont en revanche jugés "dans l'ensemble satisfaisants". L'ASN note toutefois que la surveillance des prestataires de maintenance est "insuffisante" et doit être "rapidement améliorée et renforcée".
Surveillance renforcée
Pour 2011, l'ASN annonce qu'elle va tirer les leçons de l'accident de Fukushima en étudiant des situations accidentelles extrêmes qui n'ont encore jamais été envisagées sur ces quatre centrales, toutes situées en bord de Loire.
Elle suivra également de près la troisième visite décennale du réacteur n°1 à Dampierre-en-Burly.
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