L'Autorité de la concurrence a jugé lundi possible l'utilisation croisée de bases de clientèles par Orange
L'Autorité a cependant averti l'opérateur que les offres couplées pouvaient présenter des risques pour la concurrence.
Le "cross-selling" ou croisement de fichiers fixes et mobiles, qui permet à un opérateur de proposer à ses abonnés mobiles des offres internet et inversement, était jusque là réservée à Bouygues et SFR.
Ces derniers se sont appuyés sur cette pratique pour doper leurs ventes, notamment celles des offres combinant téléphonie mobile et "triple play" (internet, télévision, téléphonie fixe).
Orange plaidait pour pouvoir faire aussi du "cross-selling", ce qui lui était jusque-là interdit étant considéré en position dominante.
L'Autorité de la concurrence a donné raison à Orange, estimant que le cross-selling "ne paraît pas, de prime abord, pouvoir distordre la concurrence à elle seule". L'institution considère que ces données "ont été acquises dans le cadre d'une compétition par les mérites", et qu'elles ne sont pas "privilégiées".
L'Autorité attribue davantage les gains de part de marché de Bouygues et de SFR à leurs tarifs attractifs. Elle prévient cependant que les offres de convergence proposées par Orange présentaient des risques pour la concurrence et qu'elles méritaient une attention au cas par cas.
Elle estime que la multiplication de ces offres pourrait ainsi rendre plus onéreux les coûts de changement d'opérateur pour le consommateur, notamment du fait des durées longues d'engagement dans la téléphone mobile. Elles pourraient également inciter un même foyer à migrer vers un même opérateur pour tous leurs besoins, ce qui avantagerait alors les opérateurs qui disposent des meilleures parts de marché.
Ces offres pourraient également renforcer les barrières à l'entrée sur le marché du mobile, où doit arriver Free en 2012.
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