Un chien d'assistance judiciaire pour accompagner les victimes à Béziers

Ils ont été mis en lumière lors du procès de l’accident de Millas, en novembre 2022. Deux chiens d’assistance judiciaire avaient accompagné certaines victimes mineures, tout au long des audiences. Sorte de doudous vivants, Ouchi et Rancho ont aidé les enfants à verbaliser leurs souffrances. Cette expérimentation, mise en place par le ministère de la Justice, va être étendue dans toutes les juridictions en France. A Béziers, Ragnar a pris son service en ce début d’année 2023, dans les locaux du commissariat. Il est le tout premier chien d’assistance judiciaire de toute la police nationale.

Pour aider à libérer la parole 

Doux comme un agneau, ce superbe labrador de deux ans a pour mission d’accompagner et soutenir toutes les personnes victimes d’infractions pénales. Choisi pour son caractère pacifique et son empathie, il a été spécialement formé pour répondre à cette tâche délicate. «  Ca fait maintenant un mois qu’il est avec moi, j’ai effectué une formation, à Colmar. Pendant une semaine, j’ai appris à conduire Ragnar » explique Philippe, ancien policier et maître de Ragnar. Le chien va apporter un soutien non négligeable aux enquêteurs et surtout aux victimes, en particulier les plus jeunes, qui peuvent se livrer plus facilement. Le meilleur ami de l'homme n'est jamais dans le jugement. « C’est difficile de venir dans un commissariat et de voir des adultes qu’on ne connaît pas, poser des questions très intimes que ce soit pour des violences intrafamiliales ou sexuelles » raconte Alexandra, enquêtrice au commissariat de Béziers. Ragnar ne peut travailler que six heures par jour. Dix chiens de ce type sont employés aujourd’hui en France. Dix autres sont en attente de formation. Chaque animal formé coûte 17 000 euros, partagés entre l’association Handi’Chiens et le ministère de la Justice. Un dispositif venu tout droit des Etats-Unis, où l’on compte près de 300 assistants judiciaires à 4 pattes. Selon une enquête, ces chiens aideraient à la libération de la parole dans 82 % des cas.