Indisponibilité, batterie en panne, pneus crevés... À Paris, le système Vélib' de nouveau pointé du doigt

Il est 17 heures passées dans l'est de Paris, près de la place de la République, vendredi 4 février, OIivier sort du boulot et souhaite rentrer chez lui, en banlieue avec un vélo en libre-service. La tâche s'annonce compliquée : "Je cherche un vélib électrique qui fonctionne. Ça dépend des jours, c'est un peu la loterie. Non, ce n'est pas difficile... Mais il y en a quand même pas mal qui ne marchent pas". Pourtant il y en a encore des vélos bleus, les Vélibs électriques, accrochés à cette station. Sauf qu'aucun ne fonctionne. Olivier décide donc de rentrer.... En métro. 

Une flotte pourtant renforcée l'année dernière

Notre poursuivons notre expérience Vélib' dans la capitale avec Martin. Lui a persévéré pour trouver un vélo vert, les Vélib mécaniques. Mais ce n'est jamais simple : "Il manque une chaîne, les roues sont volées, les pneus sont crevés, il n'y a plus de freins..."

"Souvent le matin, je suis obligé de faire le trajet à pied pour me rendre sur mon lieu de travail parce que toutes les stations sont vides ou avec des Vélib défectueux."

Martin, utilisateur de Vélib

à franceinfo

L'opérateur Smovengo a bien renforcé sa flotte fin 2021 avec 2 500 vélos en plus mais sur les 36 emplacements de cette station, une quinzaine de vélos restent à quai car inutilisables. C'est justement ce qui a poussé Agnès avec son propre vélo rouge à arrêter son abonnement Vélib l'année dernière : "Je n'ai plus le souci de savoir si je vais en trouver un. Est-ce que j'aurais une place à une borne ? Est-ce qu'il n'y aura pas un souci mécanique".

Un problème de maintenance et de régulation

Un constat partagé par Sylvain Raifaud, conseiller EELV de Paris et président du SAVM, le syndicat qui gère Vélib pour les communes du Grand Paris : "On a une équipe de contrôleurs qui va sur le terrain chaque jour pour constater l'état des stations et ce fameux critère de la disponibilité effective des vélos. Et donc, ce sont des relevés qui sont faits par l'équipe du syndicat elle même, explique l'élu. Ce qu'on attend, c'est plus de vélos, plus de maintenance sur le terrain, plus de régulation, c'est à dire le fait de déplacer des vélos dans les stations qui sont pleines vers des stations qui sont souvent plus éloignées du centre de Paris et qui sont souvent vides"

De son côté, Smovengo se défend. L'opérateur n'a pas souhaité nous répondre mais dans un communiqué, le président, Stéphane Volant, rappelle qu'en 2021, 600 000 clients différents ont réalisé 40 millions de courses. Des chiffres en hausse qui montrent que le service "s'améliore", selon lui. Les discussions sont toujours en cours entre le SAVM et Smovengo. L'entreprise risque des pénalités financières.