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Visite d'Emmanuel Macron à Calais : "Tous les soirs, les policiers prennent nos tentes et nous frappent", racontent des migrants

Emmanuel Macron se rend mardi à Calais, symbole de la crise migratoire, pour y défendre sa politique sur l'asile et l'immigration. Depuis le démantèlement de la "jungle" en octobre 2016, les associations dénoncent des conditions indignes pour les migrants.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'atmosphère dans un camp de migrants improvisé à Calais avant l'arrivée d'Emmanuel Macron mardi 16 janvier 2018. (CLEMENCE BONFILS / RADIO FRANCE)

Hussein et Barack dorment dans un sous-bois. Ces deux jeunes Ethiopiens l’appellent la "jungle", comme celle évacuée en octobre 2016. Ils montrent trois tentes fluo posées sur le sol boueux et glacé. Autour, des déchets, des cartons et des bouteilles de verre. "Il fait très froid, racontent-ils. Tous les soirs, les policiers prennent nos tentes, nos sacs de couchage et nous frappent. La vie à Calais est très dure. C’est inhumain."

Ces propos font bondir Gilles Debove, délégué du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière. "Je n'y crois pas du tout", réagit-il. Selon lui, les policiers se contentent de démanteler les nouveaux camps. Il souhaite que les policiers soient équipés de caméras piétons pour appuyer leurs dires. "Une fois que le camp est démantelé, une fois que les personnes ont quitté les lieux, effectivement, on a des tentes qui sont restées là, des duvets qui sont restés là, des chaussures qui sont abandonnées et ce sont les services de voirie qui ramassent les effets qui vont à la destruction", explique Gilles Debove. 

Des plaintes déposées pour destruction de biens

Des effets que les associations ont prêtés aux réfugiés plutôt que de les leur donner. Grâce à cette parade, l’Auberge des migrants, où Maya Konforti est bénévole, a pu porter plainte pour destruction de biens. "On leur a fait signer un contrat de prêt. On a floqué les sacs de couchage et les couvertures", explique-t-elle. 

On leur a dit : 'Quand la police vous prend votre sac de couchage, appelez-nous et déclarez que la police vous a pris un bien qui appartenait à l’association'

Maya Konforti, Auberge des migrants

franceinfo

Deux associations ont ainsi porté plainte contre X pour "destruction de biens". D’autres associations sont prêtes à faire la même démarche. Deux ont refusé de rencontrer Emmanuel Macron lors de sa visite prévue mardi 16 janvier à Calais.

A Calais, le reportage de Sandrine Etoa-Andegue

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