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Reportage Migrants à Calais : malgré la multiplication des accidents, "mieux vaut essayer que pleurer" assure l'un d'entre eux

Jeudi 4 novembre, un TER a percuté un groupe d'une cinquantaine de migrants, tuant l'un d'entre eux. Dans le quartier touché, les migrants restent déterminés à vouloir aller en Angleterre.

Article rédigé par franceinfo - Valentin Houinato
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Des migrants à Calais dans le quartier du Beau Marais. (VALENTIN HOUINATO / FRANCEINFO)

À Calais, de plus en plus d’accidents impliquant des migrants ont lieu. Cinq ces cinq derniers jours, selon l’association Utopia. Jeudi 4 novembre, un TER Dunkerque-Calais a percuté un groupe d’une cinquantaine de migrants faisant un mort et trois blessés dont un grave dans le quartier du Beau Marais.

Pour accéder au camp, il faut passer la voie de chemin de fer, à quelques mètres de l'endroit où a eu lieu l'accident. Il y a des dizaines de tentes sous les arbres, des bâches qui servent de tentes. "Dans chacune, il y a deux ou trois personnes. Ce n'est pas très grand mais ça va", confie Mamadou, un des migrants que nous avons rencontrés.

Des migrants à Calais dans le quartier du Beau Marais. (VALENTIN HOUINATO / FRANCEINFO)

Ici, on ne traverse pas par bateau, on tente plutôt de s'accrocher aux camions de marchandises qui transitent juste à côté. Mamadou est arrivé il y a deux semaines du Mali, il a déjà tenté le coup mais sans succès à chaque fois. "Dans le parking, il y a beaucoup de sécurité (…) Ce sont les chiens qui nous repèrent", explique-t-il.

"Les gens ont un projet, un rêve, un but"

Ils passent la journée en musique ou en jouant au football. À Calais, les associations estiment qu'il y a environ 1 500 migrants. Quand on leur demande pourquoi ils prennent ces risques, la réponse est toujours la même : "aller en Angleterre". 17 000 ont réussi depuis le début de l'année, selon les autorités britanniques. C'est déjà plus que sur toute l'année 2020.

Des migrants dans le camp du quartier du Beau Marais à Calais. (VALENTIN HOUINATO / FRANCE INFO)

"Les gens ont un projet, un rêve, un but. On ne peut pas les couper dans leur élan. C'est pourtant ce qu'essaie de faire le gouvernement, l'État avec le harcèlement policier, les barbelés et tous les moyens de sécurisation qui vont avec", explique Pierre Roques, le coordinateur de l'association l'Auberge des migrants. Pas vraiment de quoi les décourager. Comme le dit Yom, "mieux vaut essayer que pleurer".

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