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Crise migratoire : le prix Nobel de littérature dénonce la réponse inhumaine de Londres et Paris

"Il y a quelque chose d'assez inhumain, je pense, dans la réponse de ces deux gouvernements", a déclaré mardi Abdulrazak Gurnah lors d'une conférence de presse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La prix Nobel de littérature, Abdulrazak Gurnah, le 8 octobre 2021, à Londres. (TOLGA AKMEN / AFP)

La critique ne va pas passer inaperçue. Le prix Nobel de littérature 2021, Abdulrazak Gurnah, a dénoncé, mardi 7 décembre, le caractère "inhumain" de la réponse des gouvernements britannique et français aux migrants qui traversent la Manche pour se rendre au Royaume-Uni au péril de leur vie.

"Il y a quelque chose d'assez inhumain, je pense, dans la réponse de ces deux gouvernements", a déclaré lors d'une conférence de presse l'écrivain de 72 ans, récompensé début octobre pour ses récits sur l'immigration et la colonisation. Au lendemain de la remise officielle de sa médaille par l'ambassadrice de Suède à Londres, il a fustigé en particulier la réponse britannique, qu'il a admis connaître davantage que la réponse française.

Un projet de loi britannique controversé

"C'est assez étrange de voir le langage, le récit qui est construit contre ou au sujet de ces tentatives de traversées", a-t-il ajouté. Cette prise de position de l'écrivain, né à Zanzibar (Tanzanie) et réfugié en Angleterre à la fin des années 1960, intervient au moment où le Parlement britannique est en train d'adopter une réforme controversée du droit d'asile, après la mort fin novembre de 27 personnes, noyées alors qu'elles tentaient de gagner les côtes anglaises à bord d'une embarcation gonflable. Ce naufrage représente le pire drame migratoire jamais connu dans le détroit.

Parmi les mesures envisagées par la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, figure le projet hautement controversé de repousser les embarcations vers les eaux françaises, que plusieurs associations sont déjà prêtes à attaquer en justice. Abdulrazak Gurnah s'en est également pris "aux grandes inégalités" dans la réponse à la pandémie de coronavirus entre pays riches et pauvres. "C'est tragique pour ceux qui ne sont pas en mesure d'être aidés, qui meurent à cause du manque de médicaments", a-t-il déclaré.

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