Crise des migrants dans la Manche : la France refuse les patrouilles conjointes avec la Grande-Bretagne
Cette proposition avait été faite par Boris Johnson au lendemain du naufrage de l'embarcation de migrants, au large de Calais, qui avait fait 27 morts fin novembre.
Proposition refusée. Le Premier ministre français Jean Castex a rejeté, jeudi 2 décembre, la proposition britannique de "patrouilles conjointes" sur le sol français afin d'empêcher le départ de migrants vers le Royaume-Uni. "Nous avons toujours accepté d'examiner et de discuter de bonne foi des propositions britanniques de renforcement de la coopération. Nous en avons accepté certaines, nous en avons décliné d'autres", écrit le chef du gouvernement dans cette lettre dont l'AFP a eu copie, envoyée par Jean Castex a son homologue britannique Boris Johnson.
"Nous ne pouvons pas accepter, par exemple, que des policiers ou des militaires britanniques patrouillent sur nos côtes ; il en va de notre souveraineté."
Jean Castex, Premier ministredans une lettre adressée à Boris Johnson
Boris Johnson avait fait cette proposition lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron le 25 novembre, au lendemain d'un naufrage dans la Manche qui a fait 27 morts. Elle figurait également dans une lettre du Premier ministre britannique au président français, dont la publication par le gouvernement britannique a ulcéré Paris et provoqué une nouvelle crise entre les deux pays. Dans sa lettre, Boris Johnson proposait également à la France "un accord bilatéral de réadmission pour permettre le retour de tous les migrants illégaux qui traversent la Manche".
Des efforts qui n'apportent "pas une réponse durable"
"Plus de 700 policiers et gendarmes arpentent chaque jour la côte d'Opale (nord), pour empêcher des embarcations de fortune de prendre la mer" vers l'Angleterre, assure Jean Castex dans sa lettre. "Une partie de ces opérations est réalisée avec la contribution financière de votre gouvernement, conformément à nos accords de coopération", rappelle-t-il. "Cependant, ces efforts ne permettent que de contenir le phénomène, non d'y apporter une réponse durable", estime le Premier ministre français, appelant la Grande-Bretagne à mener "une politique de retour plus efficace" et à ouvrir "des voies d'immigration légale à ceux qui ont des raisons légitimes de vouloir se rendre" dans ce pays.
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