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Heetch au tribunal : "On n'est pas en concurrence avec les taxis", assure le cofondateur de l'application

La justice doit déterminer si l'application Heetch permet à des chauffeurs de vivre de leurs courses, concurrençant ainsi illégalement les taxis, ou s'il s'agit d'une simple application de covoiturage.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
L'un des dirigeants de la société, Teddy Pellerin. (MAXPPP)

Faut-il interdire Heetch ? C'est la question au cœur du procès qui s'ouvre jeudi 8 décembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Les deux fondateurs de cette application française, créée en septembre 2013, sont notamment poursuivis pour "complicité d'exercice illégal de la profession de taxi" ou pour "organisation illégale d'un système de mise en relation de clients" avec des chauffeurs non professionnels.

Heetch permet, certes, aux utilisateurs de faire appel à des chauffeurs non professionnels, mais se défend de faire concurrence aux taxis. Pour Teddy Pellerin, l'un de ses deux dirigeants, Heetch fait partie de l'économie du partage : les gains des chauffeurs pour le transport de passagers sont limités à 6 000 euros par an, soit le coût moyen de l'entretien d'une voiture.

1 400 chauffeurs et organisations de taxis partie civile au procès

Cela n'a donc rien à voir, selon lui, avec Uber Pop, une ancienne application controversée, désormais interdite, dont les chauffeurs étaient de simples particuliers. "C'est quand même assez simple de montrer que les deux applications sont différentes, explique Teddy Pellerin. D'un point de vue légal, Uber Pop était une plate-forme qui permettait à des conducteurs d'en faire un métier, de gagner de l'argent et de vivre grâce à cela, ce qui n'est pas du tout le cas de Heetch." Il poursuit : "On n'est pas en concurrence avec les taxis, on est sur quelque chose de différent !"

La cible de Heetch, ce sont les 18-25 ans habitant des zones mal desservies par les transports le soir, puisque l'application ne fonctionne qu'entre 20 heures et 6 heures. Cela n'empêche pas plus de 1 400 chauffeurs et organisations de taxis de se porter partie civile dans ce procès et de dénoncer le fait que Heetch touche une commission de 15% sur chaque course.

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