Disparition de Lina : "L'enlèvement ou la fugue organisée sont les deux hypothèses majeures", estime l'ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie

Le général François Daoust, directeur du centre de recherches de l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale, répondait aux questions de franceinfo.
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Des recherches pour retrouver Lina ont eu lieu jeudi 28 septembre sur l’itinéraire qu’aurait emprunté l'adolescente de 15 ans, le jour de sa disparition. (WILLY MOREAU / FRANCEINFO)

Malgré les recherches, elle reste introuvable. Une "opération coordonnée d'envergure" a été annoncée, vendredi 29 septembre, dans le cadre de l'enquête sur la disparition de Lina, adolescente de 15 ans introuvable depuis près d'une semaine, a annoncé vendredi la procureure de Saverne, Aline Clérot, dans un communiqué, six jours après la disparition de Lina entre Plaine et Saint-Blaise-la-Roche. Cette opération se tient en "plusieurs points de la zone potentielle de disparition de Lina", dans le Bas-Rhin, et "porte sur des informations utiles à l'enquête qu'il convient de vérifier", a ajouté la magistrate. 

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Selon une source proche de l’enquête à franceinfo, six voitures sont inspectées ce vendredi matin. Les enquêteurs procèdent notamment à des relevés ADN sur la commune de Bellefosse, à six kilomètres de l'endroit où Lina a disparu le samedi 23 septembre.

franceinfo : quel est le mode opératoire des enquêteurs lors des battues sur les terrains ?

François Daoust : Il faut partir du plus près pour aller au plus loin, pour éliminer toute possibilité de retrouver la jeune fille ailleurs que proche de la route. Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que s'il y a eu mauvaise rencontre, difficultés... Quoi qu'il y ait eu, que ça se soit passé depuis la route ou plus loin, il faut aller chercher des traces. On a peut-être jeté le téléphone, des traces de sang, des traces de lutte, des vêtements, des chaussures, etc. Donc, il faut absolument éliminer tout ça de l'équation pour se concentrer sur d'autres hypothèses que la proximité entre la maison et la gare.

De quoi est-on sûr aujourd'hui dans cette enquête près d'une semaine après la disparition de Lina ?  

Je n'ai pas les éléments de l'enquête qui pourrait nous orienter vers une hypothèse plus privilégiée que l'autre. En tout cas, il y en a une qui apparaît plus que certaine : il n'y a aucune trace entre la maison et la gare, ni dans les environnements le plus large possible. Donc, on n'est pas sur quelque chose qui aurait conduit à un malaise, une difficulté ou autre. On est sur deux autres hypothèses majeures qui sont celles d'une montée dans un véhicule conduit par une personne connue ou déjà croisée, ou l'enlèvement par quelqu'un d'inconnu... Ou avec quelqu'un parce que la jeune fille l'a décidé. Mais là, on est dans une fugue élaborée. Mais ce ne sont les éléments de l'environnement, des amis, des proches, des personnes qui habitent les différents hameaux, ceux qui avaient l'habitude de faire un trajet à cette heure-ci, de la téléphonie qui, au fur et à mesure, vont aider les enquêteurs à axer vers une hypothèse plus privilégiée que l'autre.

C'est un paradoxe dans ce type d'affaire, mais il faut aussi pour les enquêteurs prendre son temps...

Oui, le temps est un ennemi : il faut retrouver quelqu'un et quelqu'un de vivant. Donc ça, c'est la priorité des priorités. Le premier temps, quand on cherche quelqu'un, c'est lui porter secours et assistance quoiqu'il arrive. Dans un deuxième temps, c'est vrai, pour la police scientifique ou pour les enquêteurs, le temps du scientifique ou le temps de l'enquête n'est pas le temps du médiatique. Et il faut parfois y aller de manière raisonnée que de se précipiter et de se tromper.

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