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La guerre est déclarée entre Dati et Fillon

La maire du 7arrondissement et le premier ministre se disputent la candidature dans une circonscription de Paris pour les législatives de 2012. Au milieu, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, joue les médiateurs.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Rachida Dati, la maire du 7e arrondissement de Paris, François Fillon, le premier ministre, et Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP. (SIPA / AFP / SIPA)

Guerre de tranchées entre Rachida Dati et François Fillon. La maire du 7e arrondissement de Paris et le premier ministre se disputent la candidature dans une circonscription parisienne pour les législatives de 2012.

Dernier épisode en date : Rachida Dati pourrait se présenter dans une autre circonscription, mais ce n'est pas officiel, a précisé mardi 25 octobre une source proche de l'UMP parisienne. En attendant, la bataille, où chacun tient un rôle bien précis et au milieu de laquelle Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, joue les médiateurs, continue.

Rachida Dati, la fonceuse

La maire du 7arrondissement n'a pas mâché ses mots sur François Fillon dimanche 23 octobre au micro de "Radio France Politique". Elle a décidé d'attaquer avec violence. Et de porter plusieurs accusations contre le premier ministre : il aurait favorisé l'embauche du fils de Jean Tiberi, maire du 5arrondissement et député de la circonscription convoitée par Dati et Fillon, et aurait recruté quelqu'un à Matignon pour sa campagne.

Rachida Dati a donc décidé d'envoyer l'artillerie lourde. Ce n'est pas la première fois qu'elle se lance dans cette stratégie. Le 13 octobre, elle avait déjà attaqué François Fillon devant les caméras de France 3. "Il y a des circonscriptions dans l'est parisien dont on a besoin pour reconquérir Paris. Le défi est là", avait-elle estimé en s'adressant au premier ministre.

François Fillon, le faux calme

"Je veux être à vos côtés pour mener la campagne législative à Paris." En annonçant ses intentions aux élus parisiens, le 12 octobre, le premier ministre a fait un grand pas vers la candidature aux législatives de 2012. Il confirme une information qui circulait depuis quelque temps et s'impose avec le soutien de Jean Tiberi. Celui-ci a toujours dit qu'il laisserait volontiers sa circonscription à François Fillon.

Ce n'est pas du goût de Rachida Dati. Mais face à ses attaques, le premier ministre a préféré envoyé ses proches plutôt que d'attaquer de manière frontale. "On se demande si Mme Dati est encore dans la majorité (...), même l'opposition n'a pas des propos aussi excessifs", a ainsi déclaré le député Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris et maire du 15arrondissement de la capitale, sur France Info, lundi 24 octobre.

François Fillon délaisse donc les phrases cinglantes. Il cherche à montrer qu'il est au-dessus de tout ça. "Je préfère ignorer les mesquineries et les provocations qui nous détournent de nos devoirs et seront jugées sévèrement pas nos compatriotes", a-t-il déclaré devant les députés UMP mardi.

Jean-François Copé, un médiateur qui attise le feu

Entre les deux adversaires, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, s'est donné l'image d'un entremetteur qui fait tout pour minimiser le différend. 

Lundi 24 octobre, il a convoqué les maires UMP des arrondissements de Paris pour une réunion de crise. Mais cette initiative a plutôt jeté de l'huile sur le feu. "J’irai jusqu’au bout !" a menacé Rachida Dati, selon Le Parisien. Elle se serait violemment disputée avec Philippe Goujon au cours de cette réunion.

"La question n'est pas de punir, elle est de comprendre, s'est défendu Jean-François Copé mardi sur France 2. Mon rôle n'est pas de commencer par sanctionner mais de mettre un casque bleu pour mettre autour de la table les gens qui appartiennent à la même famille politique."

 

Jean-François Copé est-il finalement "démineur ou artificier ?" Le Monde pose la question. "En dévoilant son intention, le chef du gouvernement [a privé] par la même occasion son meilleur ennemi, M. Copé, de la mise en scène que celui-ci avait imaginée, dans laquelle il s'était attribué le premier rôle : celui de l'artisan de la paix rétablie." Jean-François Copé aura sans doute encore besoin de son casque bleu pour éteindre l'incendie déclenché entre Rachida Dati et François Fillon, et ainsi s'assurer de sortir gagnant de cette bataille.

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