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Emotion à gauche, fair-play à droite

Après la victoire de François Hollande, la gauche évite tout triomphalisme, tandis que la droite fait profil bas.

Article rédigé par franceinfo
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Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, entouré de David Assouline et Aurélie Filippetti, le 6 mai 2012, rue de Solférino, à Paris. (PATRICK KOVARIK / AFP)

La campagne a pu être violente, les réactions au soir du second tour, dimanche 6 mai, sont à l'inverse mesurées, à gauche comme à droite.

"Ce que nous voulons avec François Hollande, c'est que ce ne soit pas ce soir seulement la victoire de certains contre d'autres, d'un camp contre l'autre, mais la victoire de la France qu'il veut redresser, dans laquelle il veut remettre la justice, et surtout le rassemblement des Français", a déclaré la première secrétaire du PS, Martine Aubry, en promettant que "l'opposition sera[it] respectée".

Manuel Valls s'est dit "grave" et "très ému". "La tâche va être ardente, magnifique", a affirmé le directeur de la communication de la campagne de François Hollande. Le député PS Arnaud Montebourg, lui, voit dans la victoire "un acte d'optimisme, un désir de réconciliation nationale, le souhait que nous nous tenions la main dans cette période difficile".

La droite veut se remobiliser pour les législatives

De son côté, la droite tente de faire bonne figure malgré la défaite. Devant ses militants réunis à la Mutualité, à Paris, Nicolas Sarkozy a très rapidement reconnu son échec. Il a confié avoir eu François Hollande au téléphone et lui avoir "souhaité bonne chance au milieu des épreuves". "La France a un nouveau président de la République. C'est un choix démocratique, républicain", a déclaré le président sortant.

De nombreux ténors de l'UMP ont également eu un mot de félicitation pour François Hollande. Mais le parti présidentiel semble désormais se tourner vers la bataille des législatives, qui se tiendront les 10 et 17 juin. "Il faut se mobiliser pour ces législatives car (...) il n'est pas bien de donner tous les pouvoirs à un seul parti politique, à la gauche", a déclaré son secrétaire général, Jean-François Copé, sur France 2.

"Nous ne renoncerons pas, bien sûr, à nos convictions, nous allons repartir à la prochaine bataille, celle des élections législatives", a confirmé le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, selon lequel "Nicolas Sarkozy a fait une magnifique campagne".

Premières failles à l'UMP

Dans la perspective des élections législatives, le président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, se veut rassembleur : "Rien n'est écrit d'avance. Nous allons garder les électeurs de la droite et du centre mobilisés, et conduire un débat de fond avec une gauche qui pendant la campagne a écarté les vraies questions."

Malgré cet optimisme apparent, les premières fissures sont apparues dès 20 heures. A 20h19, Laurent Wauquiez a appelé à une "reconstruction en profondeur de l'UMP". "Il faudra prendre le temps de l'analyse et de l'autocritique. (...) Comprendre pourquoi ce bilan a été souvent injustement caricaturé et se demander ce qui a manqué et ce qu'il faudra changer au sein de l'UMP", a-t-il déclaré à l'AFP.

Jean-Marie Bockel préfère, lui, "balayer devant sa porte", pas "celle de Nicolas Sarkozy ou de l'UMP". "Nous avons échoué. Il faut que nous, les centristes, nous nous retrouvions. (...) Jean-Louis Borloo, je l'aime, mais je ne pense pas qu'il faille passer par lui", a déclaré le sénateur centriste du Haut-Rhin. Ce rassemblement, l'ancien secrétaire d'Etat le voit plutôt se nouer à l'extérieur de l'UMP. Des probables turbulences au sein de l'ex-parti présidentiel pourraient profiter au centre-droit. Celui-ci pourrait, dans la foulée, tenter de regrouper ses forces, au détriment de l'UMP.

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