Enfant tué à Mende : le tireur présumé mis en examen pour homicide involontaire
Il a été placé chez un membre de sa famille. Son père a lui aussi été mis en examen pour "homicide involontaire" et "détention sans autorisation d'une arme de 4e catégorie".
L'adolescent de 13 ans soupçonné d'avoir tué par arme à feu un enfant de 9 ans mercredi 4 avril à Mende (Lozère), a été mis en examen pour "homicide involontaire". Il a été placé chez un membre de sa famille en dehors de la région Languedoc-Roussillon. C'est ce qu'a annoncé jeudi soir le procureur Samuel Finielz.
Son père, propriétaire du pistolet automatique, a été mis en examen pour "détention illégale d'une arme de 4e catégorie" et "homicide involontaire" en milieu de soirée. Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire avec obligation de quitter Mende et interdiction de s'approcher de la famille de la victime, a ajouté le procureur.
En revanche, aucune charge n'a été retenue contre l'autre mineur de 15 ans présent sur les lieux. Il a été remis en liberté après avoir été interrogé pour "modification de la scène de crime", en l'occurrence pour avoir caché l'arme.
Les faits
Mercredi, vers 18h30, un garçon de 9 ans a reçu une balle tirée avec un pistolet automatique de calibre 22 Long Rifle. Arrivés dans le quartier populaire de Four Moulon, au pied d'un immeuble HLM de quatre étages, les pompiers et une équipe du Samu ont tenté de réanimer l'enfant. En vain.
Il semble que le tireur présumé avait transporté la jeune victime blessée jusque dans leur immeuble avant que celle-ci s'effondre sur un palier. L'autre mineur de 15 ans présent sur les lieux "a expliqué qu'après le tir, alors que son copain essayait de ramener la victime à son domicile, il avait demandé quoi faire de l'arme. Le tireur présumé lui a dit de la cacher et il l'a jetée dans un buisson", a indiqué le procureur. "C'est l'acte d'un adolescent dépassé par ce qui vient de se passer", a-t-il souligné.
Une arme trouvée en cherchant de l'argent
L'adolescent "a récupéré l'arme au domicile de ses parents, dans leur chambre et dans une boîte en fer au dessus de l'armoire", a signalé le procureur. Son avocat, Me Luc-Etienne Gousseau, a indiqué qu'il l'avait trouvée "alors qu'il cherchait de l'argent".
De son côté, "le père a expliqué avoir acquis [le pistolet] il y a une vingtaine d'années au Portugal sans trop d'explications, qu'elle n'avait jamais servi. (...) Selon lui, elle était chargée, ce que confirme son fils", a encore ajouté le procureur. L'adolescent "pensait que c'était un pistolet à billes".
"Acte accidentel"
Témoignages, autopsie et expertise balistique : tous les éléments confirment la piste accidentelle et l'absence d'"altercation" entre les trois enfants, qui étaient "proches" et "se voyaient régulièrement", selon le procureur. "L'autopsie et l'expertise balistique ont montré qu'il n'y a pas de trace de défense" entre les trois enfants, a-t-il ajouté.
Selon le procureur, l'adolescent a manipulé l'arme à feu, "a voulu viser le sol, a tiré et touché la victime, adossée à un muret".
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