Des heurts ont opposé mercredi soir la police et des habitants de Woippy après l'accident de trois jeunes en scooter
Les incidents se sont produits après une manifestation silencieuse en hommage aux trois jeunes.
La secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, Fadela Amara, a pris jeudi la défense de la police après les incidents de la veille.
"La police a fait son travail; elle patrouille comme partout ailleurs", a déclaré la ministre à la presse, en marge d'une réunion du Conseil national des entreprises pour la banlieue, assurant que "visiblement, il n'y pas eu de choc" entre le véhicule de police et le scooter.
Des gendarmes mobiles ont été caillassés devant un commissariat de la ville. Les forces de l'ordre ont dispersé avec des chiens les attroupements qui s'étaient formés dans le quartier du Roi, une zone urbaine sensible de la Moselle.
Cette dispersion a duré une vingtaine de minutes dans un quartier sans éclairage public et dont de nombreux habitants étaient aux fenêtres.
Dans la nuit de mardi à mercredi, trois jeunes d'une vingtaine d'années, fuyant la police municipale, avaient été projetés de leur scooter avec une extrême violence sur la chaussée après un virage manqué. Le drame s'est produit alors que trois agents municipaux avaient mis en marche le gyrophare de leur véhicule pour interpeller les trois jeunes, a affirmé François Grosdidier, député maire de la ville. Ils "circulaient en zigzaguant sur l'avenue Foch", une artère du centre-ville où se trouve la mairie, a-t-il ajouté.
L'un d'entre eux, Malek Saouchi, 19 ans, de Woippy , est mort sur le coup, la boîte crânienne enfoncée. Les deux autres, Nabil Boufia, 19 ans, de Metz, et Joshua Koch, 20 ans, de Woippy, gravement blessés, ont été hospitalisés au CHU de Nancy-Brabois. Ils se trouvaient toujours, jeudi, dans un état critique mais stationnaire.
Les policiers affirment qu'il n'y a pas eu choc entre leur véhicule et le deux-roues, "ce qui apparaît selon les premières constatations", a par ailleurs indiqué le procureur lors d'une conférence de presse mercredi, où il a confirmé la version de la police selon laquelle ses agents avaient simplement suivi un cyclomoteur volé, monté par trois individus, sans éclairage, sans casque, qui avaient refusé d'obtempérer à sa demande de s'arrêter.
Les trois policiers municipaux, placés en garde à vue "pour que les auditions se déroulent dans les conditions les plus régulières et les plus efficaces possibles", selon le procureur, ont été libérés jeudi.
Rassemblement
Mercredi soir, vers 19h00, quelque 200 habitants de Woippy se sont rendus silencieusement en cortège depuis la mairie jusqu'à l'endroit du drame distant de moins d'un kilomètre. En tête du cortège, on pouvait lire sur une banderole blanche: "Hommage à Malek, espoir pour Josua et Nabil."
A l'endroit de l'accident, plusieurs bouquets avaient été disposés et des cierges allumés. Au cours de cette manifestation, qui s'est déroulée sans présence policière, les familles ont laissé éclater leur douleur: "On nous les a tués", a crié la mère de Malek, devant les journalistes. "0n ne veut plus des "cow-boys municipaux", a renchéri son père. La mère de Malek a également indiqué avoir déposé plainte contre les policiers qui ont tenté d'interpeler les trois jeunes gens.
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