Corse : "J'ai proposé aux élus locaux de nous mettre d'accord sur le statut d'autonomie d'ici la fin de l'année", déclare Gérald Darmanin

Le ministre de l'Intérieur, en déplacement en Corse-du-Sud mercredi et jeudi, était l'invité de France 3 Corse mercredi soir. Ce direct est maintenant fermé.

Gérald Darmanin à Paris, le 16 mars 2022.
Gérald Darmanin à Paris, le 16 mars 2022. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Ce qu'il faut savoir

Vers un statut d'autonomie pour la Corse ? "J'ai proposé aux élus locaux de nous mettre d'accord sur le statut d'autonomie d'ici la fin de l'année", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin mercredi 16 mars, lors d'une interview avec France 3 Corse. Le ministre est à Ajaccio et Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), mercredi et jeudi, après deux semaines de graves tensions autour de l'agression en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna. Ce dernier, condamné pour avoir assassiné le préfet Erignac en 1998, a été violemment agressé par un codétenu islamiste radical le 2 mars, dans la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône).

Auprès de France 3 Corse mercredi soir, le ministre de l'Intérieur a aussi précisé que l'autonomie de la Corse, évoquée mardi soir dans un entretien à Corse-Matin, pourrait être "à la polynésienne ou sui generis", c'est-à-dire "de son propre genre". Ce direct est maintenant fermé.

"Le calme doit revenir." "Le calme doit revenir et rien ne peut se faire tant que les bombes agricoles sonnent et blessent", a déclaré auprès de France 3 Gérald Darmanin, au sujet des discussions autour d'un possible statut d'autonomie de la Corse. "Je suis prêt à parler avec tout le monde mais mon interlocuteur privilégié, c'est le Conseil exécutif", a ajouté le ministre de l'Intérieur. 

Le FLNC menace de reprendre les armes. A quelques heures de l'arrivée en Corse du ministre de l'Intérieur mercredi, le FLNC (Front de libération nationale corse) lance un nouvel avertissement. Par le biais d’un communiqué authentifié par Corse-Matin, la structure clandestine avertit sans ambiguïtés : "Si l’Etat français demeurait encore sourd (…), il ne pourra y avoir de sacrifice de la jeunesse qui n’entraîne une réaction proportionnée de notre part."

"Nous ne sommes pas en mesure aujourd'hui de nous autoréguler", reconnaît un ancien dirigeant du FLNC. Invité de franceinfo, Léo Battesti, ancien dirigeant du FLNC, cofondateur d'un collectif antimafia, assure que les Corses sont "tellement sous pression et tellement désorganisés" qu'ils ne remettent "pas en cause les pouvoirs régaliens" de la France. "Il y a une forme d'assistanat dans ces domaines qui est indispensable", explique ce chef d'entreprise corse.

Ce n'est "pas encore une victoire, ni pour moi, ni pour le peuple corse", prévient Gilles Simeoni. Le président du conseil exécutif de la collectivité de Corse, invité de franceinfo mercredi, estime "important" que "le ministre de l'Intérieur, au nom du Premier ministre, et probablement du président de la République, dise aujourd'hui publiquement que le gouvernement et l'État sont prêts à rentrer dans une discussion historique".

Le gouvernement "prêt à aller jusqu'à l'autonomie". Une déclaration forte, à la veille d'une visite de deux jours sur l'île de Beauté. "Nous sommes prêts à aller jusqu'à l'autonomie" pour la Corse, a assuré le ministre de l'Intérieur au quotidien Corse-Matin dans la soirée du mardi 15 mars. "Après, la question est de savoir ce qu'est cette autonomie. Il faut qu'on en discute", poursuit Gérald Darmanin dans cet entretien. 

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07h40 : L'indépendantiste craint même un recul par rapport à ce qui avait été annoncé par l'Etat en début de mandat d'Emmanuel Macron. "En 2018, il avait été acté qu'il y aurait une révision constitutionnelle et un article consacré à la Corse pour permettre un certain nombre d'avancées. Aujourd'hui, on dit 'bon, peut-être qu'il y aura une révision'. On ne peut s'empêcher de penser que la mission de monsieur Darmanin, c'est d'éteindre le feu...".

07h38 : "Nous sommes très, très prudents pour l'instant."

Jean-Guy Talamoni a réagi ce soir sur franceinfo sur la porte que le gouvernement a décidé d'entrouvrir sur la question de l'autonomie de la Corse. "S'il s'agit d'une vraie autonomie, effectivement, c'est une avancée. Mais aujourd'hui, à en juger par les propos du ministre de l'Intérieur, nous n'avons aucune garantie", déplore l'ancien président de l'Assemblée de Corse et figure du mouvement indépendantiste.

21h58 : Pierre Alessandri et Alain Ferrandi devraient bientôt changer de lieu de détention. Le gouvernement s'engage à un rapprochement en Corse des deux détenus du commando Erignac qui devraient arriver dans la prison de Borgo "d'ici l'été", a appris franceinfo auprès de l'entourage du ministre de l'Intérieur. Gérald Darmanin a d'ailleurs rencontré en début de soirée les familles des deux détenus.

Un graffiti "Liberté" dans une rue de Bastia, avec les silouhettes d'Yvan Colonna, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, en mars 2022. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)(PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

19h31 : "Le calme doit revenir et rien ne peut se faire tant que les bombes agricoles sonnent et blessent."

Le ministre de l'Intérieur est aussi revenu sur les violents incidents qui émaillent l'île de Beauté depuis deux semaines maintenant : "Je suis prêt à parler avec tout le monde mais mon interlocuteur privilégié, c'est le Conseil exécutif".

19h28 : "J'ai proposé aux élus locaux de nous mettre d'accord sur le statut d'autonomie d'ici la fin de l'année".

Le ministre de l'Intérieur a aussi précisé que l'autonomie de la Corse pourrait être "à la polynésienne ou sui generis", c'est-à-dire "de son propre genre".

19h25 : Gérald Darmanin est l'invité de France 3 Corse en ce moment. Vous pouvez suivre l'interview du ministre de l'Intérieur en direct vidéo par ici.

19h20 : Gérald Darmanin est bien arrivé en Corse. Le ministre de l'Intérieur, qui rencontre actuellement des élus locaux, va tenir une conférence de presse vers 18h30. On peut parier qu'il reviendra sur sa petite phrase qui laissait entendre que le gouvernement était "prêt à aller jusqu'à l'autonomie" de l'île de Beauté. Avant le début de son intervention, un peu de lecture par ici sur cette question.

Une femme agite un drapeau corse à Bastia le 13 mars 2022, une semaine après l'agression d'Yvan Colonna en prison. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)(PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)