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Claude Guéant a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation contre Mediapart

Une contre-attaque après les révélations du site d'information et du Canard Enchaîné qui l'accusaient d'avoir mis en place un système de surveillance des journalistes avec le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini.
Article rédigé par Melinda Davan-Soulas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Claude Guéant (AFP - Lionel Bonaventure)

Une contre-attaque après les révélations du site d'information et du Canard Enchaîné qui l'accusaient d'avoir mis en place un système de surveillance des journalistes avec le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini.

Après les révélations parues dans la presse cette semaine, la réponse des intéressés n'a pas tardé à se faire. "C'est la première fois de ma vie que je porte plainte", déclare Claude Guéant dans les colonnes du Journal du Dimanche, paru samedi. "On ne peut pas laisser dire n'importe quoi, il y a des limites à tout." Et d'ajouter: "il y a tellement de journalistes disant du mal du président (…) que cette tâche que l'on m'impute serait gigantesque. Tout cela est absurde."

Quelques heures plus tard, le secrétaire général de l'Elysée va déposer plainte contre Médiapart "pour diffamation". Le site d'information l'avait accusé d'espionnage journalistique. "Je poursuis Mediapart pour diffamation par voie de citation directe", a affirmé Claude Guéant expliquant que les accusations n'avaient "aucune espèce de fondement". Ce sera "fait la semaine prochaine. C'est indigne. On ne peut pas laisser passer de tels procédés, laisser dire des mensonges qui déshonorent les gens".

Le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, a estimé que "c'est l'hôpital qui se moque de la charité". "S'il maintient cette décision, ce sera une superbe occasion d'un procès où la liberté de l'information mettra en évidence la part d'ombre de cette présidence", a-t-il également déclaré à l'AFP.

Egalement pointée du doigt par la presse, Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), va également réagir après les accusations portées dans les médias. Selon le Canard Enchaîné, Nicolas Sarkozy aurait demandé la mise en place d'une cellule spéciale au sein de la DCRI pour surveiller les journalistes travaillant sur "une enquête gênante pour lui ou pour les siens".

"Un fantasme", selon MAM
Le journal satirique avait ajouté qu'il s'agissait notamment d'identifier les sources des reporters travaillant sur les dossiers Liliane Bettencourt et Karachi. Il accusait même le président de vouloir superviser "personnellement" l'espionnage de certains journalistes via une cellule regroupant "plusieurs anciens policiers de RG". "Un fantasme" avait estimé la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie. Le Canard Enchaîné avait renchéri, arguant que "les sources du Canard sont bonnes et on ne se lance pas avec un titre comme ça sans biscuit".

Dans l'édition de jeudi de Libération, Bernard Squarcini avait également démenti l'existence de ce "cabinet noir". "Je n'ai pas non plus de section presse comme avant aux RG, a-t-il expliqué. Tous les anciens sont en retraite. Tous les fichiers RG ont été broyés". Le directeur de la DCRI dénonce une tentative de "déstabiliser la boutique à un moment où la menace terroriste n'a jamais été aussi forte". Le directeur de la DCRI et Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale, ont été entendus jeudi par des parlementaires sur le sujet. Mais rien n'a filtré de leur audition.

Le Parti socialiste a demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le sujet.

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