"Pourquoi autant de violence ?" : après l'attaque d'un lycée de Vénissieux par une centaine d'élèves, des parents s'inquiètent

Les professeurs dénoncent également des classes surchargées et une "perte inédite de moyens".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La cité scolaire Sembat-Seguin à Vénissieux (Rhône). (CAPTURE ECRAN GOOGLE MAPS)

La stupeur pour 500 élèves avant d'entrer dans leurs salles de cours. Un lycée de Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, et son personnel ont été visés jeudi 3 octobre vers 8h par des tirs de mortier et des jets de pierres, alors même que des syndicats avaient dénoncé ce risque d'incident au rectorat depuis l'an dernier. 

"Des jets de projectiles pyrotechniques ont été effectués devant la cité scolaire Sembat-Seguin, au niveau de l'entrée. Des caddies, des vélos en libre-service et une voiture garée à proximité ont été incendiés, dégradant l'enceinte et des portiques d'entrées", précise la préfecture dans un communiqué indiquant que trois individus "soupçonnés d'avoir pris part à cet acte malveillant ont été identifiés".

Lorsqu'ils sont intervenus, les policiers ont dû utiliser une grenade lacrymogène pour disperser les élèves. D'après une source proche du dossier à franceinfo, les vidéos du lycée sont en cours d'exploitation.

"Peur" et "perte de moyens"

Les faits sont intervenus alors qu'une réunion entre enseignants et parents d'élèves devait justement se tenir jeudi soir pour exclure des élèves du lycée après un jet de projectiles avec bris de verre qui avait eu lieu dans la semaine dans une classe. Prévue avant les incidents, cette réunion a rassemblé une vingtaine de parents, des professeurs ainsi que la direction qui ont donc logiquement fini par discuter des tirs de mortier du matin. 

"Ce sont des lycéens qui ont fait ça. Ils veulent bloquer le lycée, pour qu'il n'y ait pas cours. Moi, je pense qu'il faut des caméras. La police ne pourra pas être là tout le temps."

Sophia, une mère d'élève

à franceinfo

Sophia, mère d'élève, a raconté la frayeur de son fils : "Je suis outrée. Pourquoi autant de violence ? Mon grand a été 'gazé' vers le tram, parce qu'ils ont attaqué le tram après. Il a eu peur. Ce qui me fait peur, c'est l'ambiance qui règne dans ce lycée avec des enfants, qui ne sont pas motivés à aller en cours, parce qu'ils ne veulent pas travailler, des élèves qui empêchent d'autres élèves de travailler. Il y a le Bac qui est en jeu à la fin de l'année."

Avec des postes supprimés et des classes de 35 élèves, la situation est explosive, estime pour sa part Patrick Samzun, professeur de philosophie et syndiqué Sud Education. 

"Depuis la rentrée, on a eu deux audiences au rectorat et on a alerté sur une perte inédite de moyens. C'est la première fois que les effectifs explosent à ce point en séries technologiques."

Patrick Samzun, professeur de philosophie

à franceinfo

 Il est beaucoup plus difficile en fait de gérer la difficulté scolaire de nos élèves. On sait très bien que quand il y a plus de moyens humains, on arrive à faire baisser la tension." Et une mère d'élève de conclure en soupirant : "La tension va retomber quelques jours, mais rien n'est réglé".

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