Feuilleton 5/5 : "Croisière africaine" : dernière étape
Suite et fin de notre feuilleton sur le fleuve Senegal. Nos passagers ont embarqué sur un ancien cargo qui va devoir passer un chenal délicat. Puis ce sera l'arrivée à Saint-Louis. La fin du voyage.
Pour passer un barrage, il faut accepter de se laisser déranger. Après une semaine à regarder l'Afrique, et réciproquement, à bord, tout le monde est prêt. Le dernier barrage avant la mer est devant nous. Le capitaine n'est pas du genre a s'attendrir sur le paysage.
Pourquoi voulez-vous que ça me gêne, je suis pas Européen ! Je suis né dans la brousse. ça m'impressionne pas J'étais fier, et impressionné. J'avais peur aussi. Je l'avais déjà vu dans la journée, le transbordeur. Ça m'a impressionné quand j'ai vu le courant. Des lampes sans filets, c'est dément.
Voilà le barrage de Diama, et le vent souffle. Des années que ses 13 m de large narguent le bateau de Dix mètres S'il ouvre la porte, c'est pour mieux se fermer les bras.
Ça va revenir pas là.
Daniel était commandant de bord chez Air France. Des manoeuvres délicates il en a eues, mais des comme ça, pas sûr.
Y'a personne qui est concentre ! Le commandant a un micro et aboie! C'est pas étonnant que ça merde.
Le barman, dit "Sarko", a repris son poste d'observation. Il sait que passer un barrage, c'est forcement se mouiller. Mais en amont du fleuve, on aperçoit déjà Saint-Louis. L'une des plus grandes villes coloniales françaises n'est plus que l'ombre d'elle-même. Mais Christine a toujours du vent dans la tête quand elle y vient.
Ça fait des années qu'on passe devant. C'est beau. Élégant.
Qu'est-ce qu'il y a ici et pas ailleurs ? Une façon de vivre. Des gens. Très sympas. Une nature magnifique, des relations simples, qui recadrent. Ça fait du bien quand on rentre en France d'être un peu recadrée. De savoir ce qui est important ou pas important. J'en ai besoin. L'Afrique me ramène aux valeurs.
Quitter l'Afrique, ça fait comme un choc. L'arrivée à Saint-Louis aussi, mais ça devient un peu une habitude.
On se croirait au cinéma, Jean Renoir, l'arrivée des bateaux. Impressionnant.
Fin de la croisière, même les amoureux quittent le navire.
Quelqu'un fait une photo de groupe ? J'insiste.
On est une famille, de vrais amis !.
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