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Feuilleton 4/5 : "Les visages du village"

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Article rédigé par franceinfo
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Suite de notre feuilleton sur un photographe. Il sillonne les villages de France et met en valeur leurs habitants. Chalonnes-sur-Loire se transforme en galerie d'exposition. Pour les modèles d'un jour, la surprise est au rendez-vous.

Chalonnes a pris des airs de fête. Le camion du photographe n'a pas désempli. On a vu Louis, Martine, Maeva. Denis a choisi ses clichés pour les coller sur les façades. Ce jour-là, on a croisé Denis tout seul dans les rues.

On arrive juste là.

Le nez collé aux murs. Il ne regarde pas les murs comme nous. Au village, on se demande bien ce qu'il regarde. Il ne s'arrête même pas devant les plus beaux.

Là, j'aime beaucoup, j'aime bien la structure.

Denis sélectionne les façades des maisons pour coller ses portraits géants. Dans sa tête, il dessine une balade.

Si je mettais une image ici, je m'arrangerais pour en avoir une autre là. On comprend du coup qu'on va tourner à gauche. Cela peut susciter l'envie de se promener.

3 semaines plus tard, un matin un peu chagrin. Entre deux averses, les Chalonnais sont sortis.

Oh, ce n'est pas vrai. Vous ne m'avez pas loupé.

Mais c'est moi.

Regardez c'est moi.

Un remue-ménage de tous les diables à Chalonnes. 50 portraits à coller dans la ville.

Cela fait quelque chose de se voir comme ça. Je trouve que ça vieillit. On voit la barbe.

C'est le premier moment de surprise. Finalement.

Vous êtes déçu ou content.

Je suis content. Les gens me diront que je suis visible.

Martine se découvre.

Les gars, c'est bien.

Qu'en dit la locataire de la maison.

Elle ne me dit rien du tout cette dame.

Non, je ne la reconnais pas.

Et si vous vous tournez.

D'accord ! Je la préfère en vrai.

Martine est émue du regard que le photographe a posé sur elle.

Il a vu des choses que les gens n'ont pas envie de voir. Les gens préfèrent voir en moi une exubérante politisée qui fait du bruit.

J'aime puiser l'humanité chez les gens que je photographie.

Cela me touche, les photos comme ça sont rares. Y'en a eu quand je suis avec les enfants, mais c'est rare dans l'intimité.

Sur le papier, ils sont tels qu'ils sont au fond d'eux-mêmes.

C'est Maeva.

Et c'est troublant, quand on a 17 ans.

Je n'aime pas me regarder. Il faut être prétentieux.

On aime la contempler là au fil de l'eau, juste sur la rive d'en face. Le portrait, tel un miroir, dit tout sans tricher.

J'ai une très forte ressemblance avec ma grand-mère. Je trouve ça très positif.

Ils se sont tous regardés en face sans rien regretter. L'histoire n'est pas encore terminée.

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