Feuilleton 4/5 : "Des villes et des parcs"
La suite de notre feuilleton dans les plus beaux parcs du monde. A Berlin, les habitants ontjeté leur dévolu sur un lieu très particulier : l'ancien aéroport de Tempelhof, transformé en parc urbain. C'était pourtant un lieu chargé d'histoire. Du haut d'une nacelle, le tarmac ressemble à une fourmilière. Sur les pistes, des fous roulants avec leurs drôles de machines. L'immense terrain de jeu s'étale sur 300.000 mètres carrés.
Ici, il y a toujours du vent.
Ce fut jadis un aéroport, fermé en 2008, et aujourd'hui fréquenté par les habitants de ce quartier populaire. Et c'est comme ça tous les dimanches.
On aime cette ambiance, cet espace au coeur de la ville.
Dans toutes les langues.
Ma soeur habitait ici avant que ce soit un parc. Toutes les 10 minutes, un avion passait par là. C'était stressant.
A Berlin, on se souvient que les avions frôlaient les antennes TV. Et du blocus. En 1948, les Russes coupent les routes menant à Berlin. Les Américains ripostent avec le pont aérien.
Charges de blé et de viande, les appareils se succèdent. Un atterrissage toutes les 2 min. La ville, 2 millions d'habitants, voit sa consommation de charbon assurée par les airs.
Dans le parc, des promeneurs d'un certain âge, tels Gisela et son mari Gerhard, un ancien pompier de Tempelhof.
Quand le blocus a commencé, on ne savait pas ce que feraient les Américains. Quand le premier avion a atterri, j'ai vu qu'il transportait du charbon. Le pont aérien fonctionnait, on était soulagés.
Ce lieu est un lien avec ma jeunesse. C'est bien qu'il soit accessible à tous.
Côté nord, on visite le hangar. 2 km au sud, les voyageurs font escale. Quelques Berlinois cultivent leur jardin. Les parcelles sont ouvertes à tous. Enrico vient plusieurs fois par semaine entretenir son potager.
Ce sont des salades, des tomates, des aubergines, des haricots. Notre souper pour ce soir.
Dans ce labyrinthe en autogestion, on plante aussi quelques graines de dissidence. Une structure en bois érigée sans autorisation.
Le charme de l'endroit, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de règles. On s'arrange entre nous pour trouver des solutions. En Allemagne, c'est plutôt rare, a Berlin, c'est une particularité.
A Tempelhof, on cultive sans engrais mais avec utopie.
Ce jardin symbolise un choix alternatif. Ce parc ne doit pas devenir comme les autres. Ce lieu appartient au pays, donc à nous tous.
Je viens pour l'atmosphère, le repos. On a du mal à trouver ça en France. C'est la liberté.
Autour des pistes, on croirait une savane. Dans quelques années, il y aura un lac et une forêt. Mais le parc restera un espace sauvage en plein centre-ville.
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