Feuilleton 3/5 : "Les secrets des enchères"
Notre feuilleton cette semaine avec deux commissaires priseurs de Dijon. Ils préparent une vente prestigieuse. Mais leur quotidien est parfois plus sombre. Lors des ventes judiciaires notamment, ils disséminent les biens d'entreprises en faillite.
C'est Christophe qui a fixé le rendez-vous. Ce matin, pas de sculptures ni de tableaux.
Entrez je vous en prie.
Bonjour.
Les commissaires-priseurs vendent le matériel d'un garage en faillite. Vingt ans de travail gommés en quelques minutes. L'ex-gérant est là, parmi la dizaine d'acheteurs. Il tient à assister aux enchères, à revenir une dernière fois. Christophe et Guillem veulent garder de la distance.
On n'y met pas de sentiments, sinon ça influe sur le professionnalisme. Après, on fait les choses de façon très humaine.
Un aspirateur industriel et une mono-brosse, à 500 E le lot! Qui couvre ? 520 par monsieur.
Dès le début, un homme semble très intéressé. Signe discret de la tête. Bras levé. Sans surprise il remporte la vente.
3.500 par monsieur.
Je voudrais reprendre l'activité, je gère déjà un autre centre de contrôle.
Ça fait quoi d'acheter sur sa faillite.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, c'est comme ça.
Les ventes judiciaires, c'est la face moins séduisante du métier de commissaire-priseur, une part importante de l'activité. Pour les deux frères, les ventes après faillite ont augmenté de 40 % en un an. Aujourd'hui il y en a trois: le garage, un salon de coiffure, et cette entreprise de vitrage.
Vous avez la petite fraiseuse, 5 E, 8 par monsieur ! Allez, 10 ! 15.
Guillem semble aussi à l'aise avec les outils qu'avec les meubles XVIIIe.
On apprend à force d'inventaires, à force de vendre.
Adjugé 25 ! Adjugé 5o.
L'outillage se vend bien. Mais un lot va poser problème.
12 stocks de vitrages. Faites une offre SVP.
Un long silence. Aucune proposition.
Qu'est-ce qui se passe.
Ça se vend toujours.
Personne n'en veut.
100.
Finalement cet homme donne raison à Guillem. Il achète à 100 E. C'est un intermédiaire. Il appelle ses clients. Les vitres seront revendues avant qu'il ne quitte le hangar. Vendredi après-midi, le week-end se profile. A la salle des ventes de Dijon, c'est l'heure de l'exposition, avant les enchères de dimanche. Christian est toujours le premier à l'ouverture. C'est un brocanteur professionnel, mais avant tout un passionné.
C'est une drogue, si je sais qu'il y a une vente, il faut que je vienne. Que j'achète, même si je n'ai pas besoin.
Ce qui l'intéresse, c'est l'argenterie et la vaisselle. Cette assiette en faïence de Sevres est estimée 100 à 150 E.
Y a un tout petit truc, pas grand-chose.
Mais Christian est prêt à mettre un peu plus.
Y a aussi le truc "je l'aurai, tu l'auras pas!.
Tout l'après-midi, les acheteurs défilent.
Je regardais s'il n'y avait pas La serrure est enlevée.
L'objet star, la sculpture éléphant de Barry, attire beaucoup. Acheteurs ou curieux ? Personne ne dévoile son jeu avant la vente. Elle commence demain.
Un feuilleton signé J. Pelletier, C. Combaluzier et G. Lancien. La suite, demain. Le "Jeu des 1.000 francs", créé en 1958 sur France Inter, est depuis devenu le "Jeu des 1.000 euros".
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