Feuilleton 3/5 : "Des villes et des parcs"
Autrichien Martin Karplus, professeur au laboratoire de chimie biophysique de l'université de Strasbourg. Ce sont leurs travaux, à lui, à Michael Levitt et à Arieh Warsherosl, sur la modélisation des processus chimiques qui ont été récompensés. La suite de notre feuilleton. Après Central Park et la Villa Borghèse, on vous fait découvrir un jardin étonnant à Singapour : celui du futur Dans cette ville dédiée au business, les espaces verts ne sont pas légion. Celui-ci est immense : plus de 100 hectares.
On dit ici que l'oiseau national est désormais la grue. Pas la migratrice, celle de métal qui érige des gratte-ciels là où se dressaient des arbres. Singapour incarne à l'extrême ce bras de fer et d'acier. Voiture contre verdure, béton contre gazon, urbain contre jardin. Un duel que la nature aurait perdu d'avance. Ici, même les arbres sont en métal. Pourtant, au coeur de cette minuscule cité-État dédiée au business et à la finance, plus de 100 hectares de plantes fragiles poussent à l'ombre des supertrees, ces étranges baobabs qui servent de ponts entre nature et technologie.
C'est très futuriste et en même temps très intégré à la nature.
C'est nulle part ailleurs sur la planète, il n'y a qu'ici qu'on peut mettre autant d'argent dans ce genre de choses.
C'est la surprise venue d'Asie. Quand d'autres capitales sacrifient leurs derniers espaces verts, Singapour a pris le contrepied de la tendance en investissant plus de 600 millions d'euros dans ces "Gardens by the bay" en créant de toutes pièces ce terrain sur la mer. Non pas pour le mettre aux enchères comme le voudrait la logique immobilière mais pour l'offrir aux citadins. Cet homme est charge du fonctionnement du parc au quotidien. Une mission simplement vitale selon lui.
C'est très important car nous vivons dans un environnement très urbain. Regardez autour, ce n'est que du béton.
Dans cet environnement hostile, le jardin du futur est nécessairement un mutant.
On peut voir les panneaux solaires sur les super-arbres. Dans le trou se cache une cheminée à biomasse. On recycle les déchets pour alimenter les biodômes en énergie.
Rayonnement lumineux, eau de pluie, et surtout déchets végétaux, rien n'est perdu et tout est transformé pour permettre ceci.
On arrive dans la fôret primaire, regardez cette chute d'eau. C'est la plus haute du monde en intérieur.
Température, terreau, humidité sont à leur qualité optimale, grâce à l'énergie produite par le jardin, pour assurer la survie de 250.000 espèces de plantes rares, ou en voie d'extinction dans le monde. Une arche de Noe végétale qui prend des airs de parc d'attractions, afin de toucher les plus jeunes. Deux millions de visiteurs en un an. Pour réussir ce pari, il fallait avoir la vision, la passion, et le nez de cet homme. Je les choisis généralement pour leur parfum.
C'est l'inventeur du jardin du futur.
La voie que nous avons lancée, du jardin durable et productif, peut être reproduite n'importe où sur la planète. C'est ça, je crois, le parc du futur : un jardin autosuffisant, où Penvironnment joue un rôle moteur.
Un jardin ouvert sur la cite, accueillant restaurants, concerts, expositions, qui n'a plus rien à craindre du développement, car il en est au contraire l'un des acteurs principaux, celui grâce auquel ville et nature sont enfin reconciliées.
"Des villes et des parcs", un feuilleton signé Pierre Monégier et Nida Guinart. Suite et fin demain, à Berlin.
Si je vous parle de pommes et de cidre, vous pensez à la Normandie, mais c'est aussi une tradition dans le Nord, qui se perd un peu.
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